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2024 sonne l'avènement du selfcare. L'habitat est devenu un lieu de bien-être hybride, entre vie intime et vie professionnelle, qui se doit d'être un refuge rassurant et quasi médicinal, face à un monde complexe. En témoignent notamment l'enthousiasme pour les expériences sensorielles qui harmonisent les énergies de la maison, du Vastu Shastra (la science sacrée de l'habitat) à la marmathérapie (l'acupuncture de la maison), mais aussi les performances en domotique du tout nouveau et ambitieux gadget U-Scan, le "laboratoire d'analyse d'urine connecté" qui, placé directement dans la cuvette des toilettes, envoie les résultats en live sur notre mobile. 

 

Cette reconnexion à soi traduit alors par extension une reconnexion à son intérieur, au sens propre comme au figuré. Notre maison se doit non seulement de nous ressembler, d'être à notre image, notre "self interior", d'où l'explosion d'ailleurs des collections d'art de la table des maisons de luxe comme Hermès ou Christofle, mais elle doit aussi et surtout s'accorder à notre maison intime, notre construction intérieure, plus concrètement notre corps et ses maux, physiques ou psychologiques. Et face à ce "self holistique" et toutes ces pratiques identitaires, on en redevient plus attentif, et sensible. Aux murs, aux ondes, aux sensations. Vivant, en somme. Qui n'a en effet jamais ressenti un mal-être ou au contraire un bien-être total en arrivant dans un lieu, chez des amis ou dans une location de vacances ? Qui n'a même jamais été tenté de mettre du gros sel aux quatre coins de son salon ou de brûler de la sauge blanche de Californie comme Pamela Anderson pour éloigner les mauvaises énergies ?! Mais dans le fond, à quoi fait-on référence ? Quelles sont ces énergies dont on parle, qu'elles soient bienveillantes ou polluantes, et à quoi servent ces pratiques d'harmonisation ?

 

Car si nous prenons l'exemple du Vastu Shastra, qui semble être une pratique complète d'harmonisation, nous sommes un peu perdus. Selon l'institut français de Vastu, "le Vastu Shastra est le traité d'architecture le plus anciennement connu au monde, à la croisée des chemins entre l’architecture, la géobiologie, le Feng Shui, la géométrie sacrée et la mémoire des lieux." 

Alors pour mieux cerner ce qui nous entoure et mieux comprendre comment agir sur notre environnement intérieur global face à toutes ces énergies, nous avons conversé avec trois experts : Igor Bézard, géobiologue et Président de l’académie française de géobiologie professionnelle, Caroline Watelet, décoratrice holistique, et Vincent Houba, architecte et psycho-analyste, spécialiste des architectures ​invisibles.

IGOR BÉZARD

Géobiologue et Président de l'académie française de géobiologie professionnelle.

Nous nous sommes penchés dans un premier temps sur la géobiologie, cette discipline qui étudie l'influence de l'environnement sur les êtres vivants. Elle détecte les perturbations naturelles (veines d’eau souterraines, rayonnements cosmiques,...) et issues de l'humain (pollution chimique, lumineuse, bruit, radioactivité,...), et "soigne" le lieu et ses habitants de manière globale et pérenne car elle étudie sa structure (terrain, orientation, agencement,...) mais aussi la dimension émotionnelle, comme la mémoire des murs. 

 

C'est un peu technique, mais essentiel pour comprendre comment clarifier un lieu, afin de s'y sentir bien. Car n'oublions pas que l'on fait du neuf avec du vieux. "Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme", selon la loi de Lavoisier. Alors construire une belle maison sur un terrain pollué ou mal orienté n'aurait pas beaucoup d'intérêtCar « La maison n'est pas qu'un empilement de parpaing surmonté d'un toit, c'est un lieu vivant possédant sa logique énergétique. » (extrait du livre "Vastu Shastra, un art ancestral indien pour être bien chez soi"), dont les mémoires sont notamment plus ou moins activées sous forme d'émotions, visions ou sons, par l'énergie propre à chacun. Autant dire, un savant mélange... qui peut se manifester par des sensations de présence, un local professionnel qui ne se vend pas, des conflits familiaux ou même une fatigue chronique.

 

Mais heureusement, des solutions existent ! Comme en démontre notre conversation précise et détaillée avec Igor Bézard, géobiologue et Président de l'académie française de géobiologie professionnelle.

 

 

Les origines 


Depuis quelques temps, nous entendons beaucoup parler du vivant et du bien-être à la maison. La géobiologie, ou "médecine de l'habitat", aide à se sentir mieux chez soi.


Concrètement, qu'est-ce que la géobiologie ?

" Les êtres humains, et toutes les entités vivantes sont des formidables émetteurs-récepteurs, bien plus performants que toutes les antennes artificielles conçues et construites jusqu’à maintenant.  Nous sommes tous étalonnés pour entrer en résonance avec certaines fréquences. Certaines sont même des messages d’alerte instinctifs très performants qui se sont développés tout au long de l’évolution de notre espèce, et qui sont intégrés à notre génétique."

" L’intelligence du corps, qui peut faire vivre 30 billions de cellules en harmonie la plupart du temps, est infiniment supérieure à celle du mental et de l’intellect le plus musclé ! "

" Les influences géobiologiques sont des rayonnements invisibles à l’œil nu qui ont pour origine, soit la structure même de notre planète (veines d’eau souterraines, rayonnements cosmiques...), soit les produits directs ou indirects de l’activité humaine (pollution lumineuse, chimique, biologique, bruit, radioactivité d’origine industrielle ou militaire, ondes électromagnétiques artificielles basses et hautes fréquences,..).

" Les phénomènes subtils invisibles, que l’on appelle souvent à tort paranormaux (c’est juste une normalité non comprise) sont extrêmement variés et protéiformes (...). En tant que conscience, nous laissons nos empreintes énergétiques tout autour de nous, êtres humains du présent ou du passé, « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », selon la citation apocryphe du chimiste Antoine Lavoisier." 

" La géobiologie intervient aussi dans la production viticole, les levures transformant le jus de raisin en vin dans les chaix étant elles aussi, en tant qu’organismes vivants élémentaires, très sensibles aux expositions géobiologiques."

" Avant l’établissement d’une cité, les Étrusques faisaient paître des moutons pendant un certain temps sur place, et un prêtre devin appelé aruspice, en sacrifiait quelques-uns pour analyser les caractéristiques de leurs entrailles, et décider en conséquence de la salubrité du lieu."

" En géobiologie, on apprend à observer, dès les premiers stades de formation, comment un arbre situé à proximité verticale de la rive d’une veine d’eau souterraine, va pousser en biais vers l’extérieur, pour s’écarter (comme il peut) du phénomène ! "

" L’énergie propre de certaines personnes va activer ces mémoires présentes dans certains lieux, qui peuvent se manifester sous forme de sensations, d’émotions, mais aussi de visions ou de sons... comme un projecteur automatique qui se déclencherait sous certaines conditions."

" Les fourmis sembleraient en partie suivre les pistes tracées par le réseau Hartmann pour se déplacer... les abeilles seraient sensibles pour le développement de leur essaim et de leur production au sein de la ruche, aux rayonnements telluriques, mais aussi aux rayonnements cosmiques et solaires notamment."

" Ces fixations de mémoires se déroulent très probablement au niveau le plus intime de la matière. Le type de matière importe peu, tout va dépendre d’un processus qui se déroule à un autre niveau. Une roche présente sur terre depuis plusieurs milliards d’années a probablement plus de choses à raconter qu’un stylo à bille qui vient d’être fabriqué dans une usine, avec des produits de synthèse dérivés de l’industrie pétrolière ! "

" L’influence est bidirectionnelle. Nous influençons aussi les espaces que nous occupons durablement. Ces phénomènes subtils échappent totalement à la science moderne qui ne les reconnaît pas, même si toutes les plus anciennes civilisations humaines les avaient déjà décrits il y a plusieurs milliers d’années."

​" De nombreux symboles de géométrie sacrée peuvent créer également des résonances favorables. Parmi les plus connus, la fameuse "fleur de vie" qui va pouvoir générer des rayonnements subtils particuliers, que l’on appelle les ondes de formes. Ces éléments restent aussi des compléments, des plus, mais ne peuvent compenser une mauvaise exposition géobiologique tellurique."

" Le gros sel de mer a une vertu très intéressante : grâce à sa forme moléculaire cristalline, il peut absorber en partie des informations, des souvenirs ou des stases énergétiques de basses fréquences. Il ne vous protégera pas de tout, mais il sera néanmoins efficace (...) dans une chambre à coucher, en plaçant une assiette sous votre lit. Toutefois, ne la laissez pas en place plus de deux jours. "

IGOR BÉZARD

Pollutions invisibles, mémoire des murs, entités : comment faire la différence et dans lesquels de ces domaines intervient la géobiologie ?

Quelles sont les pollutions invisibles auxquelles nous sommes soumis sans le savoir dans nos intérieurs ? Et peut-on les scinder en deux origines : humaine (chimique, électrique, wifi, 5G...) et naturelle (failles telluriques, noeud Hartmann, ondes magnétiques...) ?

La géobiologie peut intervenir potentiellement dans toutes les situations où des êtres vivants (humains, animaux et végétaux) stationnent durablement sur certains lieux. Dans nos sociétés modernes, qui sont devenues essentiellement sédentaires, autant dire que le champ d’application de l’art de la géobiologie est vaste et varié. En tout premier lieu, l’habitat est le premier domaine d’intervention de la géobiologie, que cela soit en préventif (c’est l’expertise des terrains à bâtir avant implantation finale des structures) ou bien en curatif (c’est l’expertise des logements eux-mêmes, lorsqu’ils existent déjà). Les expertises peuvent aussi se dérouler dans des structures professionnelles, bureaux, lieux de production, quel que soit le secteur d’activité économique. On peut souligner actuellement un développement important de la géobiologie sur le secteur primaire, comprenant les activités de l’agriculture et d’élevage. A titre d’exemple, depuis plusieurs années, des affaires récurrentes d’animaux d’élevage en souffrance côtoyant des antennes-relais de télécommunication ou des lignes à haute tension, font la une des informations régionales, et mobilisent des géobiologues. Mais la géobiologie intervient aussi dans la production viticole, les levures transformant le jus de raisin en vin dans les chaix étant elles aussi, en tant qu’organismes vivants élémentaires, très sensibles aux expositions géobiologiques. En second lieu, des études d’impacts géobiologiques ont été menées sur des projets d’implantation d’éoliennes, ou de production énergétique. Des constructions immobilières (en général de luxe) ont fait appel à l’intervention de géobiologues pour valider des conceptions et/ou des implantations, la "qualité biotique" devenant un argument marketing, une valeur ajoutée commercialisable pour le projet... De manière générale, tous les établissements recevant du public, publics ou privés, peuvent et ont parfois bénéficié d’expertises géobiologiques dans le domaine de la santé, de l’éducation, du commerce ou des loisirs. Sur la dernière décennie, la progression de l’activité au sein de la société est importante, mais encore loin d’être à la hauteur des besoins. Cependant, la progression se fait à bas bruit car la géobiologie, de plus en plus connue, reste encore très controversée, souvent d’ailleurs à cause de dérives de certains pratiquants, la discipline n’étant à ce jour pas spécifiquement encadrée. Pour revenir à votre question, faire la différence entre toutes les perturbations géobiologiques est difficile et nécessite une connaissance et une pratique approfondie de ces phénomènes. En fait, ces influences ne sont jamais isolées les unes des autres, elles se combinent en se multipliant ; les démêler pour les prendre réellement en compte nécessite l’expertise du géobiologue compétent. Souvent ces influences sont vécues par celui qui les subit comme un mal-être général, une sensation globale d’inconfort, qui peut tendre parfois vers des états pathologiques, en lien avec d’autres cofacteurs. Souvent, le géobiologue est appelé lorsque toutes les investigations médicales, psychologiques ou matérielles ont échoué à donner du sens à ce qui est vécu. C’est dommage, car la géobiologie devrait être la base, comme l’avait exprimé avec sa forme d’il y a 2400 ans Hippocrate de Cos, le père de la médecine moderne, dans son fameux "Traité des airs, des eaux et des lieux". Les phénomènes subtils invisibles, que l’on appelle souvent à tort paranormaux (c’est juste une normalité non comprise) sont extrêmement variés et protéiformes, et les simplications et catégorisations en la matière amènent souvent à donner des idées caricaturales et souvent fausses sur le sujet. La matière, en tant qu’énergie densifiée, peut être porteuse d’une information particulière, positive, neutre ou négative, et l’être humain est un puissant émetteur énergétique et informationnel qui interagit sans le savoir de façon très profonde avec son environnement. En tant que conscience, nous laissons nos empreintes énergétiques tout autour de nous, êtres humains du présent ou du passé, « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », selon la citation apocryphe du chimiste Antoine Lavoisier. Par ailleurs, existe-t-il autour de nous des consciences désincarnées ? Je dirais, pour rester sur le seuil de la porte, que celui qui les cherche, les trouve... ​

En premier lieu, il est toujours bon de rappeler un élément essentiel : la planète Terre est un lieu extrêmement propice à la vie. Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir presque partout, autour de nous, sa force et son abondance extrême, presque miraculeuse, même pour la science moderne. Il est par conséquent évident de constater que les environnements néfastes à la vie restent de loin minoritaires, et c’est bien ce que la géobiologie constate et exploite. En simplifiant un peu, on peut dire que depuis l’ère industrielle en Occident, puis son développement mondialisé avec ses corollaires démographiques et économiques, la problématique du logement et de l’habitat a été essentiellement abordée de manière quantitative. Il s’agissait, comme c’est encore le cas aujourd'hui, de pouvoir loger le plus, au plus pratique, aux moindres coûts. Ce faisant, l’aspect qualitatif est devenu très secondaire, sauf dans des cas marginaux, comme la construction de haut standing ou de luxe, où il est partiellement intégré (et encore de manière limitée) dans l’équation. Cette situation fait que nos lieux de vie se sont plus transformés en caisse d’amplification et de résonance de toutes les influences délétères de notre environnement, plutôt qu'en lieux de "protection" salutogènes. Pour illustrer le propos, il est intéressant de noter que l’OMS estime que l’air de nos intérieurs est en moyenne sept fois plus pollué en particules et COV (composés organiques volatils), que l’extérieur ! Nous vivons donc le paradoxe que, nous croyant hors de danger entre nos murs protecteurs, nous sommes en réalité plus durablement et plus lourdement exposés qu’à l’extérieur. Ces phénomènes qui nous impactent ne sont pas de nature homogène. Il existe différentes façons de les décrire et de les classer, et donc de les aborder. On pourrait en tirer une première conclusion sur la pratique géobiologique : que toute solution globale et non sélective ne fonctionne en fait pas à l’expérience. La panacée universelle n’existe pas, ici comme ailleurs, même si parfois certaines pratiques peu scrupuleuses en font commerce. La première façon de les identifier est en effet celle que vous évoquez dans votre question. Pour préciser : les perturbations d’origine humaine, et celles d’origine naturelle. D’une part, la pollution chimique ou radioactive issue de l’activité humaine, et d’autre part, les réseaux hydrogéologiques naturels de nos sous-sols liés à la structure géophysique de l’écorce terrestre. Mais il y a aussi et surtout des influences mixtes, notamment là où l’homme a modifié par son activité la structure physique de son environnement. Une autre façon de les décrire serait de ranger les phénomènes géobiologiques dans le groupe de ceux qui sont reconnus par la science, et dans celui de ceux qui ne le sont pas (encore). Ceux que l’on peut détecter et mesurer avec des appareils électroniques calibrés, et ceux que seule la radiesthésie ou la biosensibilité permettent de détecter. La radioactivité ou les ondes électromagnétiques non-ionisantes d’une part, et les réseaux telluriques, dit de Hartmann, Curry et bien d’autres encore, d’autre part. On pourrait également les classer en fonction de leur mode d’action direct : par exemple, la pollution chimique va déclencher des processus biochimiques qui vont affecter des systèmes fonctionnels et organiques du corps humain, alors que des parasitages énergétiques vont perturber les systèmes énergétiques du corps, bien avant que ces perturbations ne se matérialisent dans le corps physique. Bien sûr, tous ces phénomènes ne sont pas indépendants les uns des autres et c’est tout l’art de la géobiologie de démêler le poids des influences respectives des uns et des autres, et de savoir comment les prendre en compte. Après ce petit tour d’horizon, on voit bien que les influences géobiologiques sont beaucoup plus variées que ce que l’on pourrait croire de prime abord, et que c’est leurs profondes et complexes interactions qui rend délicate la compréhension de ces problématiques. Je dirais en conclusion que les influences géobiologiques sont des rayonnements invisibles à l’œil nu qui ont pour origine, soit la structure même de notre planète (veines d’eau souterraines, réseaux géotelluriques, activité radiologique naturelle, rayonnements cosmiques, activité électromagnétique naturelle de la Terre, etc.), soit les produits directs ou indirects de l’activité humaine (modification anthropique des environnements naturels, pollution lumineuse, chimique, biologique, des sols et de l’air, bruit, radioactivité d’origine industrielle ou militaire, ondes électromagnétiques artificielles basses et hautes fréquences qui nous baignent en permanence, etc). Un cocktail de plus en plus explosif, avec de grandes problématiques de santé en cours et à venir. Les géobiologues professionnels constatent pour la plupart que nous arrivons à une limite de tolérance de l’être humain, et qu’il est vital et urgent de comprendre et de prendre en compte ces liens intimes d’interdépendance qui nous relient à notre environnement immédiat. ​

En effet, le retour aux vertus protectrices et bienfaisantes du lieu de vie revient en force actuellement, à mesure que l’environnement extérieur est perçu de façon croissante, comme insécure, agressif, voire dangereux dans le pire des cas. Les temps de crise renvoient au besoin fondamental et primaire de l’être humain, de se créer une bulle protectrice, sanctuarisée et bienfaisante. C’est naturellement le plus souvent le lieu de vie qui endosse ce rôle, si tant est que les conditions s’y prêtent, ce qui exclue bien souvent les victimes de la précarité sociale. La géobiologie est plus une "médecine de l’habitant" que de l’habitat lui-même, le but étant de mettre la personne en résonance positive avec son environnement immédiat car c’est bien l’inconfort vécu de la personne qui est pris en compte. D’ailleurs, le mot "médecine" porte également un risque de confusion qui laisse à penser que la géobiologie serait une médecine en elle-même, à l’égal de celle de notre système de santé moderne, ou d’autres encore, dites alternatives ou complémentaires. En France, les susceptibilités de certaines corporations sont très fortes à ce sujet, il convient de bien préciser les choses pour éviter, comme c’est régulièrement le cas, que la géobiologie se voit taxer de "fake-med" ou de "pseudo-science". Pour être complet, il faut préciser que le mot "géobiologie" (apparu au début du 20ème siècle) recouvre deux acceptions différentes. La première est l’appellation d’une branche scientifique de la paléontologie, qui étudie la coévolution de la biosphère et de son milieu, au fil des ères géologiques ; le célèbre père jésuite et scientifique Pierre Teilhard de Chardin a été l’un des pionniers de ce champ de connaissance. La deuxième est celle dont nous parlons ici, un art qui regroupe l’héritage multimillénaire de toutes les civilisations humaines qui se sont penchées, pour des raisons profanes ou sacrées, sur l’influence du lieu sur les êtres humains, et vice versa. C’est pour cela que l’on trouve une grande diversité d’approches et de pratiques dans cette géobiologie des lieux. Pour commencer à cerner cette discipline, le plus simple est de repartir de l’étymologie grecque du mot "géobiologie" (Gê-Bios-Logos) : l’étude de l’influence du lieu sur la vie. C’est une définition très générale, mais c’est bien le plus petit dénominateur commun que l’on peut y retrouver. A l’académie française de géobiologie professionnelle, nous précisons un peu plus les choses en y intégrant notamment son but et ses moyens : la géobiologie est l’art d’identifier dans notre environnement et sous ses différents aspects, les emplacements les plus favorables pour les êtres vivants, et d’y mettre en œuvre les pratiques adéquates pour préserver la vie dans sa pleine intégrité. Et même cette définition nécessite, pour être vraiment pertinente, que soient développés la plupart des termes qui s’y trouvent. La physique quantique nous a appris que chaque atome qui compose notre univers est fait de vide (probablement pas tout-à-fait vide !) et de particules, qui sont aussi des ondes. Tout ce qui existe dans l’univers rayonne sous forme d’ondes ! La géobiologie des lieux cherche à détecter, éviter ou exploiter de la façon la plus large possible les rayonnements qui vont impacter, en positif ou en négatif, les personnes (et autres formes de vie) qui prennent place durablement en un lieu précis.

L'expertise

 

Dans quels cas est-ce utile de consulter un géobiologue ?

Toute forme d’inconfort, de malaise persistant ou d’atteinte vitale pour des êtres vivants (humains, animaux ou végétaux) qui se présente de manière systématique sur un lieu de stationnement durable, devrait évoquer le facteur géobiologique. Cela ne dispense pas bien sûr, de vérifier tous les autres facteurs agissants possibles, y compris et surtout, la condition de santé individuelle, au sens large du terme. ​ Comme le faisaient nos ancêtres à peu près dans toutes les civilisations du monde et depuis la nuits des temps, la condition d’un lieu était évaluée avant toute implantation. Par exemple, avant l’établissement d’une cité, les Étrusques faisaient paître des moutons pendant un certain temps sur place, et un prêtre devin appelé aruspice, en sacrifiait quelques-uns pour analyser les caractéristiques de leurs entrailles, et décider en conséquence de la salubrité du lieu. Évidemment, de nos jours ce folklore nous paraît ridicule, bien que dans certaines régions du monde, encore empreintes de croyances animistes ou polythéistes, il y ait toujours des traditions comparables. Mais cet héritage de l’humanité détient aussi des trésors de sagesse et de connaissance que la modernité a balayé avec le reste. Le progrès scientifique nous a aussi apporté de très nombreuses connaissances et applications technologiques extrêmement utiles, mais il n’est pas exempt, lui non plus, de dérives préjudiciables. La géobiologie professionnelle cherche à puiser avec discernement dans tous ces champs du savoir, sans idéologie ni préjugé, ce qui peut éclairer utilement une situation problématique impliquant l’Homme et son environnement, et à y apporter des solutions. ​ La géobiologie déploie son plein potentiel lorsqu’elle est consultée préventivement, avant de construire ou d’investir un lieu, pour y vivre ou y travailler. Mais le plus souvent, comme je l’ai mentionné auparavant, nous intervenons après... Dans ces cas-là, la géobiologie est aussi très utile. Elle apporte une perspective qui donne du sens et des solutions concrètes très souvent efficaces. ​ Enfin, l’intervention de la géobiologie est encore plus utile lorsqu’elle peut se faire en coopération, voire en équipe, avec d’autres professionnels de la construction, de la santé et de l’environnement. ​

Quels outils utilise un géobiologue et quelles solutions apportent un "nettoyage" ?

Le cœur de l’expertise du géobiologue est la détection des influences telluriques et énergétiques subtiles, et donc l’utilisation d’outils de recherche radiesthésique (comme par exemple l’antenne de Lecher), puisqu’il n’existe pas de nos jours d’outils technologiques permettant de détecter ces types de rayonnements. Un géobiologue bien formé et compétent a donc développé ce canal d’information biosensible, lui permettant d’étendre son spectre de connaissance de l’environnement à ce que la science ne voit pas (encore). ​ Mais autour de ce cœur d’expertise, le géobiologue possède aussi un rôle très important d’alerte et de pédagogie. Même si par ailleurs il n’est pas ingénieur formé à ces domaines, il doit être capable de comprendre et de donner des préconisations éclairées sur l’exposition aux ondes électromagnétiques, aux rayonnement ionisants, à la pollution de l’air et des aliments, par exemple. Dans ces cas, il peut utiliser, en respectant les protocoles adaptés, des outils techniques de mesure et en tirer des préconisations géobiologiques. Il doit également comprendre les enjeux et principes de base de l’éco-bio-construction et du bioclimatisme car, sur les projets de construction ou de rénovation, il peut éventuellement orienter une décision ou une autre. En résumé, l’approche de la géobiologie est holistique. Elle considère que les parties ne peuvent pas être isolées de l’ensemble et qu’une problématique géobiologique est avant tout systémique. ​ Les pratiques en géobiologie sont très diverses, et par conséquent, les solutions apportées le sont tout autant. En géobiologie professionnelle, nous avons une conception très pragmatique de notre démarche d’expertise : nous établissons un diagnostic complet, précis et circonstancié, nous produisons des livrables écrits (cartographie des lieux, tableaux de mesures, préconisations détaillées, le tout dans des rapports de plusieurs dizaines de pages). Les bénéficiaires de l’expertise sont incités à s’approprier les informations pour pouvoir prendre les décisions qu’ils souhaitent, et ce, dès la fin de l’expertise. Par ailleurs, les solutions préconisées sont toujours simples et gratuites, ou au plus peu onéreuses. Ils peuvent immédiatement se positionner en zone favorable et utiliser des stratégies de suppression ou d’évitement des perturbations géobiologiques identifiées. ​ En parlant de "nettoyage", je pense que vous faites allusion à des phénomènes plus subtils, comme la "mémoire des murs" ou la présence d’entités. C’est personnellement un mot que je n’emploie pas, car il me parait à la fois péjoratif (dans le sens où les phénomènes en question seraient des déchets !) et ne correspond pas de fait, au processus tel qu’il se déroule réellement, ni sur le fond ni sur la forme. Nous parlons plus volontiers de "clarification", le terme étant plus proche de ce qui se passe effectivement. Par ailleurs, l’abord de ces phénomènes nécessite une très grande humilité, nous ne voyons très certainement qu’une petite zone de la partie émergée de l’iceberg ! ​ En résumé, on rétablit une circulation énergétique là où elle s’est figée et on augmente les fréquences vibratoires résonant dans le lieu... Qui dit ondes, dit fréquences ! A minima, quelle que soit la sensibilité des personnes, la différence de ressenti est en général très net, entre l’avant et l’après...

Les résultats sont-ils justement immédiats ? Et comment savoir si cela a fonctionné ?

Les résultats d’une intervention se manifestent à plusieurs niveaux, depuis celui de la matière jusqu’à des niveaux plus subtils. Généralement, les effets mettent plus de temps à se produire au niveau physique qu’aux autres. En effet, l’inertie de la matière, sa densité, a tendance à ralentir les processus. Aux niveaux les plus subtils, les effets sont instantanés, et l’on peut constater un effet domino depuis l’informationnel vers l’énergétique et enfin la matière. Au passage, l’observation de ce phénomène confirme bien l’idée que l’énergie serait en quelque sorte une matrice du monde physique...

On peut donc dire que la manifestation des effets d’une intervention s’étend depuis le moment où elle est réalisée, jusqu’à plusieurs jours, voire plusieurs semaines après. En dehors de cette règle générale, chaque cas est totalement particulier et il est très difficile sinon impossible, de prévoir des règles de durée précises.

Quand il s’agit de phénomènes mesurables techniquement, l’évaluation de l’efficacité est très simple. Par exemple, nous pouvons évaluer un taux de particules dans l’air (ce que l’on appelle les ppm) et je mesure leur nombre avant et après un travail de filtration de l’air ; c’est la différence des mesures relevées, qui juge ! Pour les phénomènes échappant à la mesure technique, les choses sont naturellement différentes. Dans ce cas, c’est bien le ressenti des bénéficiaires qui juge. Souvent, il est aussi spectaculaire que la mesure technique ! Dans le cas des animaux ou des végétaux, c’est en général encore plus parlant, il est difficile pour les critiques d’invoquer pour eux l’effet placebo. Bon nombre de géobiologues, dont je fais partie, ont décidé de consacrer leur carrière à la géobiologie à la suite des nombreux témoignages très positifs et souvent émouvants, qui leur étaient exprimés, après certaines interventions.

Les pollutions

Si l'on habite dans une maison paumée en pleine campagne ou en appartement dans une grande ville, on aura tendance à penser que c’est moins pollué à la campagne. Peut-on "cartographier" aujourd'hui les pollutions ?

Concernant les pollutions géobiologiques, les données les plus fiables que nous ayons à notre disposition sont celles qu’il est possible d’obtenir sur la base de mesures techniques, réalisées dans le cadre de protocoles portant sur des phénomènes scientifiquement connus et étudiés. Par exemple, nous avons une cartographie de l’IRSN des risques d’exposition au Radon 222 (gaz naturel radioactif) commune par commune, en France. Nous avons également un réseau de capteurs aériens qui nous permettent, notamment à proximité de certaines grandes zones urbaines d’avoir des taux d’exposition aux particules fines, aux oxydes d’azote ou dioydes de soufre (AIRPARIF). De la même façon, nous pouvons aussi accéder à des cartographies sur la pollution sonore (BRUITPARIF), ou sur les ondes électromagnétiques hautes fréquences de télécommunication (CARTORADIO). Vous pouvez également trouver des données sur les zones à risques de dangers naturels ou de pollution des sols (GEORISQUES / BRGM), etc. Ce sont des données que les géobiologues professionnels utilisent très régulièrement. ​

 

En ce qui concerne les perturbations telluriques locales, il n’existe pas de cartographie à échelle micro du réseau hydrogéologique, des failles géobiologiques, des réseaux Hartmann, Curry et autres. C'est pratiquement impossible à réaliser car chaque mètre carré de la surface terrestre fait l’objet d’une configuration unique, qui peut d’ailleurs, dans certains cas, se modifier dans le temps. ​Il est souvent trompeur de penser que le fait d’habiter à la campagne préserverait systématiquement de la plupart des pollutions modernes. En effet, là aussi, toute généralisation hâtive peut induire en erreur et être la cause de grosses désillusions. Chaque configuration géobiologique est unique. Pour vous donner un exemple théorique, mais qui pourrait être tout-à-fait réel : d’un côté, vous avez une belle maison à la campagne, au milieu des champs, entre de belles montagnes, formidable !... Mais dans le champ d’à côté, un agriculteur utilise régulièrement des pesticides et engrais chimiques qui saturent les eaux souterraines et l’air de composés toxiques, y compris votre potager, dont vous mangez régulièrement les légumes. A un kilomètre de chez vous, il y a une zone d’enfouissement de déchets chimiques qui ont atteint les nappes phréatiques, et dont on retrouve des traces dans l’eau d’adduction, malgré le filtrage, ce qui embarrasse bien la collectivité locale ! ​ D’un autre côté, vous pouvez tout-à-fait habiter en banlieue parisienne dans une zone résidentielle, paisible et verte, consommer des produits et une eau plutôt de bonne qualité, et être à l’abri des grosses expositions polluantes... Mais dans un cas comme dans l’autre, rien ne permet de savoir quelle est l’exposition tellurique que vous subissez, bonne ou mauvaise, et qui peut se révéler déterminante dans votre qualité de vie. Ceci étant dit, je pourrais conclure sur une lapalissade en vous disant qu’il vaut mieux habiter à la campagne dans un endroit sain et tranquille, qu’en pleine ville au milieu du béton, du bruit et des pots d’échappement des voitures !

Les pollutions humaines sont-elles plus dangereuses que les naturelles ?

Tout d’abord, il est très difficile de juger de la dangerosité des pollutions, les unes par rapport aux autres... En réalité, toutes les perturbations, quelles que soient leurs origines, se cumulent, et les effets se multiplient les uns les autres. Pensez qu’au-delà de la combinaison de deux molécules chimiques artificielles, la science est incapable de prédire les effets biologiques de leur action conjuguée ! Tout ce que l’on peut dire est que de nos jours, l’environnement est plus pollué qu’auparavant, puisque l’on a rajouté aux perturbations naturelles, les pollutions artificielles, directes et indirectes...

L’Homme a évolué pendant des dizaines de milliers d’années au sein d’un environnement avec lequel il a dû composer, ne serait-ce que pour se maintenir en vie, en tant qu’espèce et en tant qu’individu. Pour toutes les pollutions modernes, c’est en quelques siècles au plus, et surtout en quelques décennies, qu’il doit s’adapter à un changement brutal et drastique d’environnement. Il est certain que notre génétique ne nous y a pas préparé (selon l’ANSES, environ 5% de la population française souffrirait aujourd’hui du syndrome d’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques, en développement constant).

 

Au final, ce qui est réellement dangereux, c'est le cumul des pollutions qui risque (ou a déjà) excédé la capacité de l’être humain à se maintenir naturellement en bonne santé, en créant un "effet de seuil biologique" extrêmement délétère à moyen et long terme.

Quels sont les symptômes physiques ou psychologiques qui indiquent un éventuel problème de pollution invisible chez soi ?

Retenez bien encore deux choses : d’une part, le facteur géobiologique est toujours un cofacteur agissant de concert avec d’autres, comme une caisse de résonance, et d’autre part, la présence potentiel d’un facteur géobiologique implique un stationnement durable et régulier sur un même lieu (c’est souvent le cas du lit, mais ça peut être aussi un poste de travail sédentaire), ou des lieux fréquentés ayant la même configuration géobiologique (c’est plus rare mais ça existe).

Les symptômes peuvent être généraux ou localisés, mais la plupart du temps non spécifiques. Dans le premier cas, on ressent souvent une perte de vitalité importante, et la sensation de ne pas arriver à récupérer. Le sommeil et le métabolisme sont souvent perturbés, ce sont des indicateurs forts de facteurs géobiologiques ; de façon plus diffuse, on peut avoir cette sensation permanente de mal-être récurrent dans le lieu, une pesanteur particulière sans que l’on puisse objectivement en définir l’origine. Une certaine confusion mentale peut apparaître à des degrés divers, avec la difficulté à rester ancrer et pleinement présent à ses activités quotidiennes.

Pour les symptômes plus localisés, ou pourra avoir des douleurs récurrentes et récidivantes qui se manifestent toujours dans une même zone, sous forme de crampes, ou parfois plus profondément, de perturbations vasculaires ou osseuses. La perturbation du système nerveux reste en général, un marqueur fréquent d’exposition géobiologique négative.

Quelles sont les conséquences à long terme de dormir ou rester dans un lieu pollué ?

C’est tout simplement l’enracinement et l’aggravation des symptômes évoqués précédemment. Il n’est pas rare que, en tant que cofacteur, l’exposition géobiologique participe au déclenchement de pathologies pouvant être graves, lorsque l’exposition a été importante, par son intensité et/ou sa durée. Mais il est actuellement impossible de faire précisément la part de responsabilité de chaque facteur. Ici aussi, ce sont les effets "cocktail" qui sont probablement les plus impactants. Ceci étant dit, ma conviction profonde basée sur mon intuition et mon expérience, me laisse à penser que le facteur géobiologique est bien souvent déterminant.

L'énergie

 

L'énergie des murs, le Genius Loci (l'esprit protecteur du lieu de la Rome antique qui pourrait se définir aujourd'hui comme l'atmosphère du lieu), est-ce la mémoire des murs ?

Énergie et mémoire sont deux choses différentes. La mémoire, c’est plus de l’information. On pourrait prendre l’analogie du contenu et du contenant : dans ce cas, le contenu, c’est l’information, le contenant, l’énergie ; ou bien, l’information c’est le code informatique, et l’énergie, le résultat du programme ; ou bien encore, l’essence et la forme, le Yang et le Yin... Il y a un lien de polarité entre les deux qui représente probablement une base de ce qu’est notre univers. L’information seule n’a pas de forme pour être agissante, et l’énergie seule n’a pas de structure, elle est entropie pure.


La mémoire des murs va être une information engrammée dans la structure d’un élément de matière, un peu comme un cristal de quartz utilisé pour stocker des données (le procédé technologique existe : on pourrait stocker 360 To pour 14 milliards d’années dans un morceau de cristal de la même taille qu’une pièce de 1 euro ! ). En fonction de l’énergie à laquelle est soumise cette information, elle va se manifester d’une façon particulière.

Souvent, l’énergie propre de certaines personnes va activer ces mémoires présentes dans certains lieux, qui peuvent se manifester sous forme de sensations, d’émotions, mais aussi de visions ou de sons... comme un projecteur automatique qui se déclencherait sous certaines conditions.


Votre référence au Genius Loci est très intéressante. Bien sûr, elle m’évoque de prime abord le gardien des lieux de la Rome antique. Mais dans ce cas, on fait plutôt référence à une conscience indépendante bien qu’invisible qui est associée d’une manière ou d’une autre, à un lieu déterminé. La mémoire des murs est plus un processus qu’une conscience... Ceci étant dit, je peux vous dire à l’expérience que cette idée de gardien des lieux est loin d’être inepte, d’ailleurs elle est présente dans toutes les grandes civilisations humaines. Pour les plus spiritualistes, on pourrait dire en effet que ces gardiens sont les "agents territoriaux de Gaïa", qui veillent à l’harmonie entre le monde des Hommes et celui des consciences plus subtiles qui nous entourent de façon omniprésente...


Pour les plus matérialistes, on pourrait expliquer qu’elle est a minima la projection du type de lien que nous entretenons avec notre environnement. D’ailleurs le terme de Genius Loci est repris dans le cadre de la phénoménologie de l’architecture par Christian Norberg-Schulz, lui-même architecte, historien et théoricien de l’architecture ; le lieu c’est avant tout là où la vie se déroule, avec ses expériences singulières...

Parfois, certains lieux nous apaisent et d'autres nous angoissent dès lors que nous y pénétrons. Comment captons-nous ces énergies nous, être vivant, et sommes-nous tous concernés et capables de les ressentir ?

Les êtres humains, et toutes les entités vivantes d’ailleurs, sont des formidables émetteurs-récepteurs, bien plus performants que toutes les antennes artificielles conçues et construites jusqu’à maintenant... Souvenez-vous, je disais que tout est onde dans l’univers, et que donc tout était question de fréquences. Eh bien, c’est un processus bien connu en physique. Lorsqu’un émetteur est réglé pour capter une fréquence particulière, quand celle-ci se manifeste, il rentre en résonance avec, et se met à vibrer à la même fréquence ou bien, sur ce que l’on appelle, des harmoniques. Nous sommes donc tous étalonnés, pour différentes raisons, pour entrer en résonance avec certaines fréquences ; certaines sont même des messages d’alerte instinctifs très performants, qui se sont développés tout au long de l’évolution de notre espèce, et qui sont intégrés à notre génétique.

Nous sommes donc tous concernés et impactés, que cela soit au niveau conscient ou inconscient. C’est là que rentre en ligne de compte, un autre paramètre : toute notre éducation et notre mode de vie moderne, matérialiste et consumériste, nous coupe des messages que notre corps reçoit en permanence de notre environnement. Notre muscle le plus développé, c’est notre mental, qui se met à vouloir tout gérer, en censurant ce qui ne rentre pas dans son référentiel construit : c’est le cas des intuitions et sensations plus ou moins vagues, que chacun d’entre nous a pu ressentir à certains moments de sa vie. L’intelligence du corps, qui peut faire vivre 30 billions de cellules en harmonie la plupart du temps, est infiniment supérieure à celle du mental et de l’intellect le plus musclé ! Vous pouvez donc grandement lui faire confiance ! Pour ressentir de manière fiable, utile et répétée ces messages naturels de danger ou de sécurité, il faut apprendre à maîtriser son canal d’information mentale, et ouvrir celui de l’intuition et de la conscience instantanée. Les deux sont normalement faits pour travailler en pleine harmonie, c’est une réalité que nous avons totalement oubliée dans notre monde contemporain.

 

Et les animaux ? Il paraît que les chats sont plus sensibles aux énergies invisibles, apparemment il ne faut pas dormir là où eux dorment, souvent sur un noeud Hartmann à la verticale ?

​Comme pour beaucoup de sujet, on entend assez souvent des propos qui sont rapportés et répandus, mais qui n’ont pas de fondements, ou bien, qui ont été très probablement déformés au fil de leur cheminement. C’est ainsi que l’une des légendes urbaines de la géobiologie voudrait que les chats préféreraient dormir sur des perturbations telluriques (notamment les croisements Hartmann), plutôt qu’ailleurs... Bon, c’est vrai que les chats ont cette réputation un peu sulfureuse, ce qui leur a valu bien des déboires ! D’ailleurs, généralement, les simples croisements Hartmann non superposés à d’autres perturbations, ne sont pas des zones géobiologiques très actives en soi. ​ Tous les êtres vivants captent les rayonnements géobiologiques, et tous les animaux, notamment les mammifères, recherchent systématiquement et instinctivement des zones géobiologiques favorables, y compris les chats. Il est donc très intéressant d’observer sans a priori comment les animaux interagissent avec ces rayonnements géobiologiques, et tout spécialement les rayonnements telluriques. Je pense notamment à certains insectes, comme les fourmis, qui sembleraient en partie suivre les pistes tracées par le réseau Hartmann pour se déplacer, ou encore les abeilles, qui seraient sensibles pour le développement de leur essaim et de leur production au sein de la ruche, aux rayonnements telluriques, mais aussi aux rayonnements cosmiques et solaires notamment. ​ Les chevaux sont des animaux extrêmement sensibles aux influences géobiologiques, et il n’est pas rare que des haras soient visités par des géobiologues, après que certains animaux aient des comportements très différents, en passant d’un box à un autre... Que dire également des animaux d’élevage, et des nombreux cas de production laitière s’effondrant ou de maladies explosant de manière disproportionnée à proximité d’antennes-relais de téléphonie mobile, de lignes à haute tension ou d’installations électriques défectueuses ? Bref, il n’est pas étonnant que les animaux soient tout aussi réceptifs que nous aux influences délétères de leur environnement. Ils y sont même probablement encore plus sensibles, leur instinct étant prédominant.

Concernant les végétaux, existe-t-il des plantes plus réceptives à certaines pollutions et peut-on globalement se fier à nos plantes en mauvaise santé si l'on n'est personnellement pas réceptif ? Y-a-t-il un être vivant qui peut nous servir de baromètre et nous aiguiller, en somme ?

Le règne végétal est bien sûr soumis aux influences géobiologiques, comme tout être vivant, mais de par sa sédentarité structurelle, il a développé ses propres stratégies pour s’adapter à ces influences de l’environnement. Le monde végétal, comme le monde animal, est l’objet d’une très grande diversité d’espèces et d’adaptations au milieu, et il est incontestable que certaines espèces sont bien plus robustes que d’autres face à une même perturbation.

Donc oui, la santé de vos plantes est un très bon indicateur de la salubrité d’un lieu. D’ailleurs, en botanique, on connaît bien la sensibilité des végétaux aux champs électriques, c’est ce que l’on appelle le galvanotactisme. En géobiologie, on apprend à observer, dès les premiers stades de formation, comment un arbre situé à proximité verticale de la rive d’une veine d’eau souterraine va pousser en biais vers l’extérieur pour s’écarter (comme il peut) du phénomène ! En fait, l’observation de cette flore sise à demeure est un excellent moyen de prendre conscience de l’impact de la structure tellurique sur le vivant. Combien de haies trouées toujours au mêmes endroits, d’arbres fruitiers plantés qui restent obstinément chétifs, de zones dans le jardin où aucun végétal ne pousse, et d’endroits dans la maison où nos belles plantes vertes se flétrissent systématiquement ?

Il suffit d’observer n’importe quel végétal, et son état de santé visible vous dira immanquablement si d’autres facteurs ne rentrent pas en ligne de compte (hygrométrie, luminosité, etc.), si l’endroit où elles séjournent est salutogène ou pathogène. Dans ce dernier cas, bougez-les et faites-leur confiance pour vous donner des indications fiables d’exposition géobiologique... que vous pourrez suivre à votre tour !

Les murs d'un lieu retiennent-ils toujours les énergies (négatives ou positives) du passé ou est-ce lié au matériau (la pierre retient-elle mieux que le bois ou les isolants par exemple) et au temps qui passe ? Et dans un habitat neuf ?

Les informations ou énergies s’engramment dans les structures physiques lorsqu’elles sont suffisamment intenses pour le faire, ce qui n’est heureusement pas le cas pour toutes. Tout le monde a au moins entendu parler de ces lieux où se sont déroulés des évènements tragiques et qui portent encore, parfois des siècles après, une pesanteur et un malaise qu’à peu près tout le monde ressent dans son corps. Pour les plus dubitatifs, allez vous promener au milieu des vestiges lunaires de la bataille de Verdun en Lorraine, qui a fait 700 000 victimes, et vous comprendrez de quoi il s’agit, ce sont des sensations qui vous submergent. Ou bien, faites peut-être une visite du camp de concentration nazi d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne, et vous vous rendrez compte que le corps peut parler plus fort que le mental ! Ce sont des exemples de mémorisations d’évènements dramatiques qui semblent les plus courants. Mais vous avez raison, de la même façon, la mémorisation d’informations ou d’énergies positives est tout-à-fait possible. On peut retrouver ces phénomènes dans certains hauts lieux spirituels ou sites sacrés qui ne sont d’ailleurs pas forcément les plus connus ! Là aussi, il s’agit de processus créant des phénomènes de résonance polarisés.

Ces fixations de mémoires se déroulent très probablement au niveau le plus intime de la matière, où les formes sont encore indistinctes, et à des niveaux énergétiques plus subtils. Sans en être quasiment certain, je dirais que le type de matière importe peu, tout va dépendre d’un processus qui se déroule à un autre niveau ; je ne suis pas non plus sûr que l’origine naturelle ou artificielle du support soit déterminante. Les objets ou choses anciennes, ayant donc vécues plus de temps que d’autres, sont probablement à même de garder plus de traces que des objets ou de la matière ayant une existence plus récente. Une roche présente sur terre depuis plusieurs milliards d’années a probablement plus de choses à raconter qu’un stylo à bille qui vient d’être fabriqué dans une usine avec des produits de synthèse dérivés de l’industrie pétrolière !

Pour ces raisons évoquées, il est plus probable statistiquement que des logements anciens portent plus d’informations dans leurs sols ou leurs murs, que des logements neufs. Mais ces derniers ne sont pas exempts pour autant de ces phénomènes qui échappent en grande partie aux formes matérielles. N’oubliez pas que la matière n’est au final, que de l’énergie densifiée.

 

On parle en effet beaucoup d'énergies négatives, mais le lieu peut aussi conserver de belles énergies positives. Pouvez-vous les mesurer et en déceler les avantages sur le vivant ?

Il y a bien sûr et fort heureusement beaucoup de lieux qui résonnent harmonieusement avec leurs occupants. D’ailleurs, l’influence est bidirectionnelle. Nous influençons aussi les espaces que nous occupons durablement. Ces phénomènes subtils échappent totalement à la science moderne qui ne les reconnaît pas, même si toutes les plus anciennes civilisations humaines les avaient déjà décrits il y a plusieurs milliers d’années. Il n’est donc pas possible de parler réellement de mesures, dans son sens technique, car il faudrait pour cela disposer d’un référentiel et d’instruments calibrés, reconnus académiquement par tous ; ce qui n’est pas le cas pour ces phénomènes.

On peut donc évaluer ces niveaux vibratoires à travers la radiesthésie, qui est une méthode de recherche d’information particulière, qui passe avant tout par le corps physique et les corps énergétiques, et pas par le mental. Il existe différentes échelles graduées radiesthésiques (la plus connue est l’échelle dite de Bovis), qui permettent d’obtenir une valeur, valeur qui n’a de sens que lorsqu’elle peut être comparée à une autre. De fait, un chiffre seul, dans l’absolu, ne donne pas d’information exploitable utilement puisqu’une bonne partie de sa quantification va entièrement dépendre de l’opérateur et de sa fiabilité, et que chaque opérateur, selon son calibrage, obtiendra, une valeur différente. Bien maîtrisé, c’est néanmoins un moyen très utile permettant de tester les polarités et les niveaux de résonnance d’objets ou de sujets, et notamment concernant les lieux de vie, dont on va pouvoir évaluer la qualité biotique (la capacité à favoriser tous les processus vitaux).

Le nombre d'or, Phi (1.618), symbolise l'harmonie et l'équilibre, le ratio le plus agréable à regarder pour l'homme. De nombreux monuments sacrés en sont issus (temples, cathédrales ou encore pyramides). Quel rôle jouent la géométrie sacrée et le nombre d'or utilisés en architecture sur l'énergie d'un lieu ?

La géométrie et l’architecture sacrée renvoie aux premiers temps de ce qui deviendra beaucoup plus tard, la géobiologie. Il y a 6000 ans, l’Inde védique, puis plus tard la Chine antique, observèrent un lien d’analogie et d’harmonie entre le macrocosme et le microcosme. Il convenait, pour des raisons justement sacrées, de reproduire sur Terre, les formes et processus qui régissaient les règles observées du cosmos, en même temps que celles de la Nature, afin de vivre harmonieusement et paisiblement en bonne intelligence avec l’univers.

Les proportions sacrées, dont le nombre d’or n’est qu’un exemple, s’appuient sur des harmonies mathématiques et souvent sur des proportions que l’on retrouve justement dans la nature. Par exemple, le nombre d’or est un rapport géométrique que l’on retrouve notamment dans l’agencement des capitules du tournesol, ou bien encore la coquille de l’escargot. Ces proportions considérées comme respectant les lois de la nature, créent de fait des résonances favorables, mais qui ne suffisent cependant pas à déterminer la polarisation générale d’un lieu. C’est un facteur favorisant, mais ce n’est pas le seul, et pas forcément le plus agissant. De nombreux symboles de géométrie sacrée peuvent créer également des résonances favorables. Parmi les plus connus, la fameuse "fleur de vie" qui va pouvoir générer des rayonnements subtils particuliers, que l’on appelle les ondes de formes. Ces éléments restent aussi des compléments, des plus, mais ne peuvent compenser une mauvaise exposition géobiologique tellurique.

Les tendances

À l'ère du selfcare, avez-vous perçu un boom des demandes d'intervention ?

En effet, depuis une dizaine d’années environ, on peut constater un vrai changement dans les demandes d’intervention en géobiologie. Auparavant, la géobiologie était quasiment inconnue, sauf de quelques passionnés de traditions anciennes ou de thérapeutiques parallèles, rangée du coup sur une étagère du cabinet des curiosités. Et puis, les problèmes environnementaux et la prise de conscience de leurs impacts sur notre qualité de vie ont fait sortir un peu la géobiologie du bois ! La situation globale de nos sociétés a tendance à nous pousser à revenir nous intéresser de plus près à notre sécurité, à notre bien-être, à notre confort et à notre "chez nous".

Le nombre d’expertises a sensiblement augmenté depuis plusieurs années, mais on ne peut pas vraiment parler de boom. Par contre, on constate une différence très nette dans les demandes et le niveau de connaissance des clients qui nous consultent. On a maintenant souvent affaire à des personnes qui ont un besoin urgent de trouver des solutions concrètes à des problèmes qui n’en ont pas trouvé par ailleurs, et qui tournent en rond depuis trop longtemps. Souvent elles vivent dans leur chair, les résultats des expositions environnementales néfastes, comme c’est le cas des syndromes d’hypersensibilité chimique multiple (SHCM) ou d’hyper sensibilité électromagnétique (HSE). Par ailleurs, ces personnes sont en général beaucoup plus et mieux informées sur la géobiologie et le Feng Shui, et ces disciplines ne sont plus vues comme un luxe de nantis ou d’oisifs, mais comme une véritable voie alternative possible permettant de résoudre efficacement des difficultés liées à leur qualité de vie.

Souvent, la difficulté vient de trouver des praticiens compétents. L’augmentation de la demande a entrainé mécaniquement l’augmentation de tout type d’offres de formations et d’expertises. Du bon et du moins bon !

On aura beau écouter de la musique à 639 Hz, disposer des pierres énergétiques ou enfumer son logement avec de la sauge blanche de Californie, si son lieu d'habitation n'est pas géobiologiquement sain, ça ne sert donc, à rien ? 

En effet, ce que vous décrivez, c’est comme on le dit trivialement, "mettre la charrue avant les bœufs" ! Je ne dis pas que ces actions sont inutiles, mais elles le sont lorsqu’elles s’inscrivent dans une cohérence globale d’intervention et une compréhension précise de leurs objectifs et de leurs modes d’action. Pour le dire plus abruptement, il faut savoir précisément ce que l’on fait, pourquoi on le fait, et quand on le fait, sinon on a peu de chance d’obtenir des résultats, sauf par hasard. Et souvent, en la matière, ce n’est pas le cas... Au pire, ça ne fait pas de mal, mais... !

Il y a des conditions de base que l’on doit respecter, sauf à verser de l’eau dans une casserole percée, ce qui vous conviendrez, est d’une utilité finale relative.


Pour nous, la géobiologie est une base, elle permet en première étape de se positionner en zone de sécurité, permettant au corps de mobiliser ses ressources normales d’homéostasie et de récupération, physiques et énergétiques. Une fois cet objectif atteint, il peut être très intéressant de travailler sur la circulation de l’énergie, d’en résorber les stases, et d’augmenter les fréquences vibratoires du lieu, c’est-à-dire de créer des résonnances bénéfiques entre les habitants et leur espace de vie. Les traditions et l’expérience de chaque praticien met à disposition de multiples moyens qu’il faut savoir utiliser à bon escient. Pour ma part, j’utilise en effet beaucoup le son, dont la force mécanique des ondes et certaines fréquences ont une capacité extraordinaire de décristalliser les blocages énergétiques. La lumière est également très intéressante, selon les couleurs, et donc la longueur d’onde, elle porte des informations pouvant être très utiles pour la restructuration énergétique, psychique et biologique, et le travail sur la mémoire des murs. Vous évoquez également les fumigations, en effet l’encens et d’autres résines ou plantes ont des propriétés également très intéressantes lorsqu’il s’agit de créer des résonnances positives.

Pour être efficaces, ces différents procédés doivent se faire dans le cas de protocoles bien précis, avec des séquences et de façons de faire qui ne doivent rien au hasard. J’en profite également pour rebondir rapidement sur les pierres énergétiques. Attention à ne pas tomber dans le panneau des remèdes miracles qui vous apporteraient, soi-disant, la panacée pour vous protéger de toutes les ondes négatives ! Appelons un chat, un chat, il y a beaucoup d’arnaques dans ce domaine. J’ai vu de tels objets chez certains clients qui non seulement ne protégeaient de rien du tout, en outre d’une esthétique douteuse et d’un coût exorbitant, mais pire, émettaient des rayonnements négatifs. Il vaut mieux se faire conseiller par des personnes neutres et compétentes, que par des vendeurs de grigris.

 

Avez-vous des tips à nous donner pour clarifier ou se protéger d'un lieu si l’on n'est pas un expert ?

Il n’y a pas de solution miracle, même pour un expert. Par contre, vous avez certainement entendu parler de l’utilisation du gros sel pour se protéger des énergies négatives. Beaucoup de gens le font, mais mal ! Le gros sel marin possède une vertu très intéressante, d’absorber en partie grâce à sa forme moléculaire cristalline, des informations, des mémoires ou des stases énergétiques de basses fréquences. Déposer ainsi du sel dans un lieu perturbé aura donc l’action de capter ces éléments et de les retenir. Seulement, une fois sa capacité d’absorption maximum atteinte, il se mettra à réémettre en concentré ce qui déborde de sa capacité, et deviendra donc lui-même un agent de pollution énergétique.

Vous pouvez donc utiliser du gros sel marin, déconditionné de son emballage plastique, dans un lieu de stationnement durable, une chambre par exemple, en mettant une assiette sous votre lit. Cela ne vous protégera pas de tout, mais sera néanmoins efficace. Cependant, ne le laissez pas plus de deux jours, vous avez compris pourquoi ! Changez-le régulièrement ou lorsque vous voyez qu’il commence à se transformer en soupe. Pour vous en débarrasser, videz-le dans les toilettes, ou quoiqu’il en soit, sortez-le de la maison et jetez-le, même dans la nature, la terre le métabolisera physiquement et énergétiquement.

Et pour s’ouvrir personnellement à mieux ressentir un lieu ?

Il est assez difficile de répondre à cette question, car cela dépend vraiment de chaque individu, de son chemin de vie, de son niveau de conscience et de sa sensibilité (je ne parle pas ici de capacité, car tout le monde la possède de manière innée). Même si cela semble une évidence, je dirais qu’il faut commencer par en avoir vraiment envie. On ignore généralement la puissance que possède l’intention humaine, accompagnée de focalisation (c’est-à-dire que les niveaux énergétiques, mentaux et physiques d’un individu convergent vers le même objectif). En avoir vraiment envie et se faire confiance suffit à entrouvrir la porte...

Néanmoins, très souvent le mental bloque l’intuition et les messages directs qui ne passent pas par son filtre. Il faut désapprendre un certain nombre de réflexes mentaux qui nous ont été inculqués depuis notre plus jeune âge, où la discrimination de l’information se fait avant même qu’elle soit reçue en totalité. Naturellement, les nourrissons et les enfants en bas âge ont un instinct très sûr de l‘influence de l’environnement sur eux. Dans un berceau, un bébé en bonne santé cherchera à éviter systématiquement, en changeant de place, un rayonnement géobiologique qui le gênera en un point particulier, sans aucune mentalisation, puisqu’il n’en est pas encore capable.


La vraie difficulté commence lorsque la porte est entrouverte et que l’on souhaite la franchir, car à ce moment-là, si l’on n’est pas guidé, il peut y avoir des risques de dérives, de confusion, de désancrage. Et plus on est sensible, plus le risque est présent. Quand on commence à ressentir de manière régulière et significative ces phénomènes dont traite la géobiologie, le mieux est de franchir les étapes suivantes, avec une personne compétente et fiable, qui les aura déjà traversées elle-même, et qui pourra être un passeur de gué. Mais plus tard, il faut savoir que l’on finit toujours par revenir à soi-même, mais équipé des bagages nécessaires et d’une autonomie, que l’on n’a pas au début...


Malheureusement (ou pas !), il n’existe pas d’annuaire des gens compétents et fiables sur le sujet ! En général si l’intention (et la focalisation) sont là, les synchronicités chères à Jung finissent par mettrent sur la route la bonne rencontre au bon moment. Le processus n’est pas sans écueil, mais je crois profondément que, pour cette raison en partie, c’est le seul qui permette l’ouverture de conscience nécessaire, mais qui ne dispense pas d’être actif et vigilant.

Plus d'infos sur afgeopro.net

CAROLINE WATELET

CAROLINE WATELET

 

Décoratrice holistique.

Pour nous aider à mieux percevoir les effets de toutes ces pratiques théoriques, j'ai rencontré Caroline Watelet, décoratrice holistique, pour une séance de découverte, chez moi. Rendez-vous dans le 10ème à Paris, au 7ème étage, un jour d'hiver.

Le test !

 

A peine arrivée, Caroline capte tout de suite l'énergie du lieu. Taux vibratoire élevé, beaucoup de joie (sans doute due à la couleur rose qui prédomine dans ma déco), de bonnes ondes. Ouf ! Puis elle s'installe, sort sa boussole et détermine les points cardinaux pour créer la carte de ce que sera le Bagua, outil clé de l'analyse Feng Shui, qui détermine les couleurs et matériaux conseillés pour améliorer l'harmonie en fonction des secteurs de vie (carrière, amour, santé, travail,...).

 

Mais Caroline n'utilise pas que le Feng Shui, apparu en Occident dans les années 80 et actuellement talonné par son cousin ancestral indien, le Vastu. Une pratique qui, à la différence du Feng Shui, est pérenne dans le temps dans le sens où elle "soigne" la structure du lieu notamment par la géobiologie, tandis que le Feng Shui offre un diagnostic plutôt "sur-mesure", plus en lien avec l'habitant, mais évolutif dans le temps.

Alors Caroline mixe, entre géobiologie, oeil avisé, Feng Shui et domo-detox (organiser, trier, purifier). Elle crée justement sa propre recette, adaptée à chaque lieu et surtout à chaque personne. On apprend d'ailleurs au passage que la couleur prend le dessus sur la matière. Une table en bois peinte en noir sera élément "eau", et pas "bois", le noir faisant partie des couleurs de l'eau en Feng Shui. Et c'est donc crayon à la main que Caroline dessine le plan de mon appartement, calcule les secteurs manquants, et commence son analyse. Pertinente, et surtout, psychologique. En quelques observations, elle repère les liens entre un tableau posé là, et une blessure psychologique pas encore tout-à-fait digérée. Alors elle fait la chasse au passé et restructure l'avenir. En toute confiance.


Et en quelques heures, je me retrouve comme après une séance de psy, mais décoratif, qui se termine par d'apaisantes vibrations énergétiques à l'aide d'un bol en cristal, quelques objets à la benne, et d'autres qui ont changé de place. Alors on se sent un peu déstabilisé dans un premier temps. Il faut bien quelques heures pour s'habituer à ce fauteuil ancien qui a été déplacé ou ce tabouret moutarde à la place du rose, mais finalement, on ressent un soulagement. Comme une grande bouffée d'air frais. Un renouveau qui s'annonce ! 

 

Merci Caroline ! Mais au fait, qui êtes-vous ?

Le cycle naturel des éléments et le Bagua, extraits du livre "Toit et moi" de Caroline Watelet & Billie Blanket © Le Chêne (DR)

" Une décoration holistique est une décoration qui va également prendre soin de notre santé et de notre bien-être, et favoriser une meilleure qualité de vie et notre épanouissement personnel."

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Vincent Houba

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" Nous ne sommes pas façonnés par la géométrie sacrée, nous en faisons partie, nous sommes la manifestation dans le visible du grand ordre du vivant dans l’invisible."

" Lorsqu’une personne est à une place où elle ne peut pas rayonner son être, elle est obligée de surdévelopper une partie de son plein potentiel pour répondre à la compétence requise par l’employeur, et cela va finir par épuiser cette partie de potentiel et faire entrer en dépression les autres parts de son plein potentiel en jachère."

" L’important n’est pas ce que tu fais mais qui tu es quand tu le fais. "

 
Neale Donald Walsh

Vous

Quel est le truc en plus d'une décoratrice "holistique" ?
 

Je cherche à remettre en lien les personnes avec leur environnement et à rétablir une communication intime et singulière avec leur maison et donc avec eux-mêmes.

Une approche holistique, c’est une approche de la décoration plus globale, on pense la personne dans son entièreté : au niveau physique, émotionnel, social et spirituel.

La société est en pleine mutation. Nous passons d’une société qui était basée sur « l’avoir » à une envie « d’être ». La décoration et l’aménagement d’une maison sont des outils formidables pour mieux se connaître et mettre en place un décor qui va nous soutenir dans la vie, nous refléter au mieux et correspondre à ce que l’on souhaite être en se dépouillant de notre héritage familial, culturel et en s’affranchissant des effets de mode qui ne sont pas forcément ce qui nous correspond vraiment. 

Une décoration holistique, c’est une décoration qui va également prendre soin de notre santé et de notre bien-être
, et favoriser une meilleure qualité de vie et notre épanouissement personnel

 
La psychologie de l'habitat

Vous vous êtes intéressée aux travaux d'Alberto Eiguer, psychanalyste et auteur de "Votre maison vous révèle", et aux écrits de Patrick Estrade "La maison sur le divan". Quelles sont vos techniques pour déceler l'intériorité de vos clients, sentir ce dont ils ont besoin et passer de la psychologie à la décoration ? 

Les personnes me contactent avant tout pour une problématique bien précise mais exprimant souvent un mal être, du stress, des peurs, un mauvais sommeil, une maison dans laquelle on ne se sent pas bien. Des choses parfois clairement identifiées mais aussi de manière plus inconsciente et plus floue. Car notre décoration est le reflet de notre inconscient, comme le dit Alberto Eiguer dans son ouvrage. On ne peut pas me cacher grand chose, et je fais assez naturellement une lecture plus précise et intime, au-delà de l’esthétisme, des personnes vivant dans un lieu. Analyser un décor est devenu au fil du temps comme un second langage qui m’appartient. J’entame une conversation avec les murs de mes clients ! Le Feng Shui est notamment un outil formidable pour le faire. Ma démarche consiste alors à mettre en lumière des blocages, des interdits, des incohérences, certains dysfonctionnements dans une famille, de manière plus consciente. Je ne prétends pas pour autant être psychologue, ni thérapeute, je parlerais plutôt d’un accompagnement pour mieux se connaître et identifier les domaines de la vie que l’on souhaite faire évoluer.  

C’est d’ailleurs souvent ce manque d’alignement avec votre habitation qui vous procure un mal-être ! Comme un vêtement qui ne vous convient plus, qui ne correspond plus à votre personnalité et dans lequel vous vous sentez étouffé, inconfortable et que vous vous êtes imposé pendant des années, juste pour plaire à la société, à vos parents, à la mode ou parce qu’on ne vous a pas appris à choisir pour vous.  Le décor va mettre en lumière tout ça ! Après, ma démarche convient très bien aussi à des personnes qui ne sont pas encore dans cette recherche plus psychologique mais qui veulent tout simplement avoir plus d’harmonie et d’énergie. Je m’adapte et je fais du sur-mesure.

 


Les techniques 

Domo-detox, Feng Shui, géobiologie, purification énergétique, quelles sont les différences fondamentales et comment orientez-vous vos clients vers l'une ou l'autre de ces harmonisations ?

Avant, mes séances étaient très ciblées en fonction de la demande et on m’appelait pour tel ou tel service de manière précise. 

Aujourd’hui j’ai créé mon protocole, qui regroupe tous ces outils, et je ne sais jamais à l’avance ceux que je vais utiliser. Souvent, c’est tous ces outils en même temps. Après, pour des personnes qui refont complètement leur maison ou qui ont la chance de la construire, faire en amont une étude Feng Shui et la réalisation du Bagua peut permettre un travail extraordinaire. Cette étude permet d’équilibrer tous les matériaux, les couleurs, les formes et de faire des choix qui apporteront une grande harmonie et beaucoup de bien-être ! D’ailleurs je travaille souvent avec des architectes. Ils ne voient plus cela comme une contrainte mais au contraire comme un outil précieux qui permet de faire des choix avec leur clients.


Vous trouverez l’essentiel de ma démarche dans le livre que nous avons co-écrit avec Billie Blanket « Toit et Moi » paru aux Éditions du Chêne. Nous travaillons d’ailleurs sur un nouvel ouvrage !


Le conseil

Quel conseil donneriez-vous pour augmenter le taux vibratoire de son intérieur ?

Mélanger les éléments, le bois, la terre, le feu, l’eau et le métal afin de reproduire le cycle naturel des éléments dans la nature.

Imaginez un paysage uniquement avec de la terre sans arbre, ni soleil, ni eau, votre énergie ne serait pas la même ! Le cycle des cinq éléments en Feng Shui illustre l’interconnexion énergétique entre le bois, le feu, le métal, la terre et l’eau. Chaque élément influence et nourrit le suivant, créant un équilibre dynamique favorisant une harmonisation énergétique, et donc un meilleur taux vibratoire du lieu.

Cette philosophie s’apparente à l’approche biophilique que de plus en plus d’architectes expérimentent. Elle consiste à intégrer des éléments naturels (végétation, fontaine…) dans la conception des bâtiments afin d’améliorer le bien-être et la santé des usagers.

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VINCENT HOUBA

 

Architecte et psycho-analyste, spécialiste des architectures ​invisibles.

Nous l'avons vu avec la géobiologie, notre corps est une formidable source d'informations, une sorte d'antenne de réception-diffusion d'énergies qui résonnent selon notre vécu, notre éducation et aussi notre génétique. Encore faut-il arriver à s'y brancher. Car le selfcare, c'est savoir écouter l'invisible, notre antenne intérieure, qui a progressivement commencé à perdre le lead, il y a environ 2000 ans dans nos sociétés judéo-chrétiennes, au profit du canal mental.

 

Alors si notre corps visible nous maintient au même titre que notre habitat nous abrite et nous sécurise, comment faire dégonfler notre mental et renouer avec notre pouvoir intuitif, mieux décrypter nos ressentis (émotion, vision, son,...) et nos besoins, pour nous aider à nous sentir bien et à notre juste place, à la maison ou ailleurs ?

 

L'architecte et psycho-analyste Vincent Houba, spécialiste des architectures invisibles, nous apporte son éclairage.

L'invisible

Qu'est-ce que l'architecture invisible ?

Personnellement je ne parle pas d’architecture invisible mais des architectures invisibles, car il y en a de multiples. C’est un vaste domaine d’investigation et d’exploration que l’espace de l’invisible qui se cache derrière chaque chose visible. Pour me simplifier la tâche, je l’aborde par la lorgnette de la relation humaine et de l’inconscient humain, en faisant des ponts avec mon métier d’architecte que j’ai exercé pendant vingt-cinq ans. Par cette porte d’entrée, les architectures invisibles sont tout ce que nous créons à partir de notre inconscient et tout ce qui régit nos actes et paroles à notre insu. Il s’agit de mettre en lumière le fait que nous sommes régis bien plus par l’invisible et l’inconscient que par le visible et le conscient. Il s’agit aussi d’éclairer le fait que, même si en surface nous nous sentons libres d’agir à notre guise, nous sommes dirigés par des forces intérieures invisibles qui guident nos pas, comme si nous avions des aimants sous nos semelles.


A notre insu, nous sommes conduits par nos blessures d’enfance qui cherchent à se réparer ou à se combler, et par la tentative incessante de notre être profond, notre âme, de reprendre la place qui est sienne et qui a été squattée par notre ego ayant pris le contrôle très tôt dans notre incarnation pour veiller à notre survie en mode reptilien.

Nous nous retrouvons donc à l’âge adulte à croire que nous sommes libres d’agir en fonction de notre élan vital alors que nous vivons la plupart du temps en mode réactionnel, soit en version soumission, soit en version rebel
lion. Et nous finissons par confondre vie et survie. Lorsque nous vivons en mode survie, nous transmettons cette énergie au travers de tout ce que nous créons : parole, actes, projets,... Et ce qui est créé avec cette énergie ne pourra pas être durable car c’est une énergie qui est surexploitée et va donc s’épuiser au fil du temps.

© lessuperficiels (photo 2) & © adyliu (photos 1 et 3)

Le vivant 

On parle beaucoup du vivant en ce moment dans le design et architecture (utilisation de cheveux, écorce d’arbre, terre,…). Toutes les matières de construction sont-elles vivantes ? 

Toutes les matières sont effectivement vivantes au sens où tout est énergie. Même le plastique est vivant. Il y a à distinguer ce qui est "vivant" de ce qui est "naturel". Donc à distinguer les matériaux naturels (qui sont vivants et issus de la nature sans aucune transformation) des matériaux transformés (vivants mais ayant subi une transformation par rapport à leur état originel) et des matériaux synthétiques (vivants mais ayant été créés artificiellement). Plus il y a transformation, plus on risque de s’éloigner de l’agencement originel et naturel basé sur la géométrie sacrée du nombre d’or. Les matériaux de synthèse ne sont en général pas conçus sur un agencement moléculaire basé sur le nombre d’or mais dans un but uniquement de performance technique ou d’économie financière. Ils n’en sont pas moins vivants au sens énergétique, y compris les matériaux dits inertes. 


Tous les matériaux sont donc vivants au sens où ils émettent tous une fréquence vibratoire qui leur est propre. Plus un matériau est naturel, plus son taux vibratoire oratoire est élevé et participe à construire des édifices à haut taux vibratoire qui vont aider les humains y vivant à élever leur conscience. Tous les êtres vivants sont sensibles au taux vibratoire de leur environnement, à leur insu, et sont impactés à des niveaux plus ou moins subtils par cette fréquence vibratoire. L’utilisation de matériaux les plus naturels possible associée à la conception de plans sur la base de la géométrie sacrée contribuent à l’élévation de la conscience humaine. 


En effet, si nous baignons dans un champ électromagnétique de haute vibration, nous sommes automatiquement invités à élever notre propre taux vibratoire pour nous harmoniser. Mais cela peut être insupportable pour certaines personnes quand le delta vibratoire est trop important et que les personnes ont besoin de temps pour passer à un taux vibratoire plus élevé. Plus la conscience est élevée, plus le taux vibratoire de la personnes est élevé. C’est ainsi que certains êtres parviennent à relever progressivement le taux vibratoire d’un lieu en y vivant. Cela fonctionne également dans l’autre sens. Mais aussi en sens négatif, à savoir qu'un lieu vibratoirement bas a le pouvoir de faire chuter le taux vibratoire des habitants, sauf si ces dernières ont des pratiques bien ancrées et régulières de "maintenance" de leur taux vibratoire. 

Tout ceci pour dire qu’un lieu conçu en géométrie sacrée sur le plan invisible et construit en matériaux naturels sur le plan invisible constitue un environnement propice à la santé des habitants sur tous les plans ainsi qu’à leur élévation en conscience. 

 


La théorie du nombre d’or dans un matériau vivant, destiné à "bouger" avec le temps, est-elle viable ? 

Tout matériau naturel est à la fois vivant et vibratoirement plus élevé. Son vieillissement risque d’altérer et de modifier son agencement moléculaire et l’éloigner du nombre d’or. On pourrait dire qu’avec le temps, l’ordre s’estompe. Alors son taux vibratoire chute. Mais malgré ce "vieillissement", les matériaux naturels restent beaucoup plus longtemps vibratoirement haut que les matériaux transformés ou synthétiques. On peut observer la rapidité de vieillissement de bâtiments contemporains par rapport à de très vieux édifices qui n’étaient constitués que de matériaux naturels. Il y a aussi des bâtiments, tels que la Lichtung à Rastenberg (Autriche) construite par l’architecte Georg Von Thurn (spécialiste de la géométrie sacrée et de la géomancie) qui, construits d’une part avec des matériaux naturels et d’autre part conçus sur les bases de géométrie sacrée et géomancie, donnent l’impression d’être neufs après plusieurs décennies d’existence.

Le moi
 

On dit souvent qu'il faut faire ce que l'on aime pour rayonner. Créer son propre beau. Est-ce ça, la quête instinctive de l'homme et comment s'y essayer ? 

La question est complexe et la réponse sera donc lapidaire ! Je dirais qu’il faut avant tout se connaître pour discerner en soi le vivant du survivant, l’être du personnage de survie. Les deux peuvent "aimer". Mais il ne s’agit pas du même "amour" et donc de la même énergie. Je citerais une phrase de Neale Donald Walsh que j’aime beaucoup et qui dit « L’important n’est pas ce que tu fais mais qui tu es quand tu le fais. »


Faire ce que l’on aime pour rayonner reviendrait à dire que nous sommes dépendants de ce que nous faisons (du visible) pour rayonner. Ce qui est totalement faux. Mais aussi totalement le piège dans lequel sont prisonniers beaucoup de personnes en quête de développement personnel ou spirituel. Nous pouvons rayonner en tout lieu lorsque nous avons reconquis notre liberté d’être. L’être n’a besoin d’aucune condition particulière pour rayonner. Il y a simplement des conditions extérieures qui favorisent notre reconnexion à notre être. Mais notre être ne nous est pas donné par l’extérieur, il est installé au plus profond de nous. Il y a ce piège dans le développement personnel et même spirituel de devenir dépendant de méthodes ou de gourous pour "être". Il y a effectivement des approches et des guides qui favorisent l’accès à notre être mais il faut s’attacher à stabiliser nos états d’être (que ces approches ou personnes réveillent) pour ne pas sombrer dans la dépendance. Tout être est censé être autonome mais a besoin de la relation pour le devenir. Il ne suffit donc pas de susciter des touchers de l’être, il y a un travail personnel d’engagement dans certaines pratiques personnelles pour maintenir et stabiliser les états touchés. C’est cela qui permettra de rayonner en tout lieu et tout instant sans avoir rien à "faire".

Quant à la quête instinctive de l’humain, je suis convaincu que c’est l’amour. Je suis convaincu, à force d’accompagner des êtres sur leur chemin d’évolution depuis une trentaine d’années, que tout être cherche juste à aimer. Très insconciement, très maladroitement. Et donc bien souvent avec des stratégies complètement tordues et déviantes qui conduisent souvent à l’effet inverse à celui recherché par l’inconscient. C’est la conscience qui peut nous aider à corriger le tir de cette quête.

Plus d'infos sur youtube.com

Notre corps, comme matériau de construction ?

Oui en quelque sorte. Je me suis rendu compte qu’en passant de mon métier d’architecte à celui d’accompagnateur de l’humain (que ce soit en individuel ou en organisation), je ne changeais pas réellement de métier sur le fond. En effet, pour construire un bâtiment, un être humain au travers d’une posture éducative ou thérapeutique, ou une organisation humaine qu’elle soit du type entreprise ou institutionnel, il s’agit de respecter les mêmes règles du vivant : on ne construit pas la toiture avant les fondations comme on ne développe pas sa spiritualité avant d’avoir stabilisé nos fondations psychiques. L’architecte, souvent sans en être vraiment conscient, obéit aux lois universelles du vivant puisqu’il construit en respectant les lois de la physique. S’il ne le fait pas, il ne pourra pas garantir la stabilité et la durabilité de son édifice. Lorsque l’on construit avec du matériau humain, comme c’est le cas des entreprises, institutions et autres groupes d’humains rassemblés autour d’un projet commun, ces lois ne sont pas respectées car ces humains ne sont pas recrutés sur la base de leur potentiel inné mais sur la base de compétences acquises pour leur survie. C’est une des causes principales des troubles psycho-sociaux en entreprise. 


L’architecte passe beaucoup de temps pendant ses études à analyser la nature des matériaux afin de construire avec les matériaux adaptés aux conditions et qualités requises. On ne construit pas des fondations avec du verre ni des murs porteurs avec de la terre meuble. Le respect des caractéristiques intrinsèques des matériaux garantit la durabilité d’une construction. 


Dans le monde des organisations humaines, ce respect n’est pas de rigueur. Le recrutement des personnes ne se fait pas sur la base de qui elles SONT mais sur la base de ce qu’elles savent FAIRE, sans se soucier de vérifier si ce qu’elles savent faire est dans le respect de qui elles sont, et garantir ainsi le fait qu’elles ne vont pas épuiser leur énergie au poste auquel elles seront affectées. En effet, lorsqu’une personne est à une place où elle ne peut pas rayonner son être, elle est obligée de surdévelopper une partie de son plein potentiel pour répondre à la compétence requise par l’employeur, et cela va finir par épuiser cette partie de potentiel et faire entrer en dépression les autres parts de son plein potentiel en jachère. 


Il s’agirait donc, avant de pouvoir prétendre contribuer à la construction d’un nouveau monde plus humain et écologique, de veiller à une éducation qui privilégierait la connaissance de soi, l’estime de soi et le respect de soi.


Nous disposerions alors, pour la construction de ce monde en ordre avec les lois du vivant, d’un matériau humain adulte et sain, et non d’enfants devenus grands et baladant leurs blessures enfouies comme carte d’identité.

Comment se construire de l'intérieur ? En rébellion / soumission ?


Cela est le coeur du sujet du livre que je suis en train d’écrire ! 

 

Tout d’abord, en veillant à mettre en place une éducation respectueuse du vivant, à l’écoute des besoins de l’enfant, et en favorisant un accompagnement qui veille à l’accueil de ses besoins (ce qui ne veut en aucun cas dire de les satisfaire à tout moment et en tout lieu, ce qui serait laxiste). Une éducation qui reconnaît l’enfant comme un être équivalent à l’adulte, et qui intègre la nature au processus d’évolution de l'être. J’utilise souvent l’image de la noix, cette coquille qui semble morte et inerte et qui pourtant contient absolument tout ce qui est nécessaire à produire un noyer, unique et singulier. Il ne lui manque que le terreau fertile pour déployer ce plein potentiel contenu dans cette coquille. Il en est de même pour l’enfant qui contient déjà dès sa naissance tout le potentiel nécessaire à devenir qui il est vraiment. Il faudrait donc engager des jardiniers dans les écoles plutôt que des professeurs (et des parents !) qui attendent de certains enfants qu’ils produisent ce qui ne fait pas partie de leur plein potentiel et ne sont donc pas de bons terreaux pour ces enfants. Heureusement cela change peu à peu...


Cette nouvelle posture éducative garantirait donc l’entrée dans la société d’adultes sains et responsables, respectueux des lois du vivant car habités de l’expérience du respect.

Ensuite, en attendant les fruits de cette éducation nouvelle, comment faire lorsqu’on s’est construit un personnage de survie type TCP/TCM (Tout Comme Papa, Tout Comme Maman) ou TSP/TSM (Tous Sauf Papa, Tout Sauf Maman) ? Le processus se fait en plusieurs étapes :


1. Trouver un endroit thérapeutique où je peux déposer mon histoire, mes blessures, mes doutes, mes ressentiments, mes blocages afin d’en arriver à se sentir reconnu victime de ses parents (de la partie toxique des parents, c’est-à-dire la partie qui n’a pas pu être là pour nous comme nous en avions besoin ; il ne s’agit pas de faire le tribunal des parents qui souvent ont fait du mieux qu’ils pouvaient avec leur propre histoire). C’est la phase de connaissance de soi et de pacification de son histoire.


2. Trouver un endroit thérapeutique où je peux conduire mon enfant intérieur carencé auprès d’une sorte de parent de remplacement idéal auprès duquel je peux recevoir ce qui a manqué à cet enfant. C’est la phase de refondement comparable au rempiètement d’une fondation insuffisante d’un immeuble. L’enfant a besoin de se nourrir de la "présence" d’un adulte qui choisit d’être là pour lui sans avoir besoin de lui (ce qui est rarement le cas dans les postures parentales).


3. Actualisation de son quotidien et de son environnement en adéquation avec cette posture d’être, enfin rendue possible. 

Tant que nous n’avons pas été nourris sainement là où nous avons été carencés ou mal nourris, nous n’avons pas les moyens de nous comporter autrement qu’en mode réactionnel. C’est dans la relation que nous avons été blessés, c’est dans la relation que cela se reconstitue. C’est un leurre et une fourberie de l’ego de croire que nous pouvons y parvenir seul. Ça, c’est le tapis rouge de l’ego spirituel. Un travail approf
ondi de la relation consciente nous conduit peu à peu à une posture adulte pleinement responsable et à une contribution saine à tout collectif.

La géométrie sacrée


Depuis notre état embryonnaire, nous sommes façonnés de l'intérieur par la géométrie sacrée, qui façonne aussi la nature et l'architecture, par la main de l'homme. L'homme fabrique-t-il ce qu'il estime "beau" (l'homme de Vitruve de Léonard de Vinci par exemple) selon un instinct géométrique naturel ancré et modélisé dans son ADN ? 


Nous sommes géométrie sacrée. Nous ne la produisons pas ni ne la créons. Nous sommes à l’intérieur et en sommes constitués. L’énergie de la création est amour et seulement amour. Dans l’invisible. Dans le visible elle prend de multiples formes qui sont toutes régies par cette géométrie sacrée qui est la structure nécessaire pour que l’énergie d’amour puisse rayonner sur notre Terre. Notre éducation nous pousse toujours à séparer les choses, à les segmenter en cases, catégories, tentant ainsi de comprendre l’incompréhensible, de tenir a distance l’angoisse et la fascination du "grand mystère". C’est ainsi que nous séparons visible et invisible, énergie et structure. Alors qu’il s’agit d’une alliance des contraires pour manifester l’UN. Nous ne sommes pas façonnés par la géométrie sacrée, nous en faisons partie, nous sommes la manifestation dans le visible du grand ordre du vivant dans l’invisible.

Et c’est là que les choses se gâtent car il a été offert à l’humain le libre arbitre. Et par ce cadeau, l’humain va tenter de créer son propre ordre au-dessus des l
ois du vivant. Il va tenter des créer des structures autres que celles de la géométrie sacrée et participer ainsi à la construction d’un grand désordre et de constructions non durables. Ou bien il va s’approprier la géométrie sacrée comme si c’était sa propre création. La voie du milieu est de la découvrir, en connaître les lois, et apprendre à construire suivant ces lois en produisant ainsi des constructions durables en accord avec l’ordre du vivant. Il en résulte des environnements harmonieux qui génèrent des sensations de bien-être et de paix, et induisent des comportements humains au service de tout l’écosystème. 

En ce qui concerne la "beauté", la question est plus délicate car c’est un critère tout-à-fait subjectif. Le beau est un jugement personnel sur la chose observée qui dépend du filtre d’un contexte personnel.


Les constructions érigées sur la base d’une géométrie sacrée ne sont pas nécessairement belles au sens esthétique du terme. Il s’agit plus d’une beauté invisible, d’une énergie que le respect de l’ordre naturel induit et rayonne. Certaines constructions peuvent être jugées belles aux yeux de la sensibilité humaine alors qu’elles ne sont pas conçues sur la base de la géométrie sacrée. Il s’agit ici d’une beauté plus subtile qui ne s’estime pas avec le sens de la vie mais avec un ressenti de bien-être moins émotionnel. Cette émanation énergétique vient toucher l’être et non le coeur. 
 


Le Corbusier était un puriste du nombre d'or et de nombreux lieux sacrés en son issus (temples, cathédrales, pyramides…). Quel est le pouvoir énergétique de ce nombre d'or dans la construction d'un monument, sur le vivant ?

 

Un spécialiste de la géométrie sacrée pourra mieux répondre que moi à cette question, de manière plus détaillée voire scientifique. Tout ce que je peux dire, c'est que les constructions érigées sur la base du nombre d’or génèrent un champ énergétique qui invite et appelle l’ordre, et nous aide subtilement à vivre "en ordre". Elles peuvent donc parfois générer l’effondrement des structures humaines qui ne sont pas en ordre, les invitant à se corriger.

VINCENT HOUBA

La géométrie sacrée

 


Depuis notre état embryonnaire, nous sommes façonnés de l'intérieur par la géométrie sacrée, qui façonne aussi la nature et l'architecture, par la main de l'homme. L'homme fabrique-t-il ce qu'il estime "beau" (l'homme de Vitruve de Léonard de Vinci par exemple) selon un instinct géométrique naturel ancré et modélisé dans son ADN ? 


Nous sommes géométrie sacrée. Nous ne la produisons pas ni ne la créons. Nous sommes à l’intérieur et en sommes constitués. L’énergie de la création est amour et seulement amour. Dans l’invisible. Dans le visible elle prend de multiples formes qui sont toutes régies par cette géométrie sacrée qui est la structure nécessaire pour que l’énergie d’amour puisse rayonner sur notre Terre. Notre éducation nous pousse toujours à séparer les choses, à les segmenter en cases, catégories, tentant ainsi de comprendre l’incompréhensible, de tenir a distance l’angoisse et la fascination du "grand mystère". C’est ainsi que nous séparons visible et invisible, énergie et structure. Alors qu’il s’agit d’une alliance des contraires pour manifester l’UN. Nous ne sommes pas façonnés par la géométrie sacrée, nous en faisons partie, nous sommes la manifestation dans le visible du grand ordre du vivant dans l’invisible.

Et c’est là que les choses se gâtent car il a été offert à l’humain le libre arbitre. Et par ce cadeau, l’humain va tenter de créer son propre ordre au-dessus des Lois du Vivant. Il va tenter des créer des structures autres que celles de la géométrie sacrée et participer ainsi à la construction d’un grand désordre et et de constructions non durables. Ou bien il va s’approprier la géométrie sacrée comme si c’était sa propre création. La voie du milieu est de la découvrir, en connaître les lois, et apprendre à construire suivant ces lois en produisant ainsi des constructions durables en accord avec l’ordre du vivant. Il en résulte des environnements harmonieux qui génèrent des sensations de bien-être et de paix, et induisent des comportements humains au service de tout l’écosystème. 

En ce qui concerne la "beauté", la question est plus délicate car c’est un critère tout-à-fait subjectif. Le beau est un jugement personnel sur la chose observée qui dépend du filtre d’un contexte personnel.


Les constructions érigées sur la base d’une géométrie sacrée ne sont pas nécessairement belles au sens esthétique du terme. Il s’agit plus d’une beauté invisible, d’une énergie que le respect de l’ordre naturel induit et rayonne. Certaines constructions peuvent être jugées belles aux yeux de la sensibilité humaine alors qu’elles ne sont pas conçues sur la base de la géométrie sacrée. Il s’agit ici d’une beauté plus subtile qui ne s’estime pas avec le sens de la vie mais avec un ressenti de bien être moins émotionnel. Cette émanation énergétique vient toucher l’être et non le coeur. 
 


Le nombre d'or, Phi (1,618...) symbolise l'harmonie et l'équilibre. Le ratio le plus agréable à regarder pour l'homme. Le Corbusier était un puriste du nombre d'or et de nombreux monuments sacrés en sont issus (temples, cathédrales, pyramides…). Quel est le pouvoir énergétique du nombre d'or, dans la construction d'un monument, sur le vivant ?


Les constructions érigées sur la base du nombre d’or génèrent un champ énergétique qui invite et appelle l’ordre, et nous aide subtilement à vivre "en ordre". Elles peuvent donc parfois générer l’effondrement des structures humaines qui ne sont pas en ordre, les invitant à se corriger.

Le vivant 

On parle beaucoup du vivant en ce moment dans le design et architecture (utilisation de cheveux, écorce d’arbre, terre,…). Toutes les matières de construction sont-elles vivantes ? 

Toutes les matières sont effectivement vivantes au sens où tout est énergie. Même le plastic
 est vivant. Il y a à distinguer ce qui est "vivant" de ce qui est "naturel". Donc à distinguer les matériaux naturels (qui sont vivants et issus de la nature sans aucune transformation) des matériaux transformés (vivants mais ayant subi une transformation par rapport à leur état originel) et les matériaux synthétiques (vivants mais ayant été créés artificiellement). Plus il y a transformation, plus on risque de s’éloigner de l’agencement originel et naturel basé sur la géométrie sacrée du nombre d’or. Les matériaux de synthèse ne sont en général pas conçus sur un agencement moléculaire basé sur le nombre d’or mais dans un but uniquement de performance technique ou d’économie financière. Ils n’en sont pas moins vivants au sens énergétique, y compris les matériaux dits inertes. 


Tous les matériaux sont donc vivants au sens où ils émettent tous une fréquence vibratoire qui leur est propre. Plus un matériau est naturel, plus son taux vibratoire oratoire est élevé et participe à construire des édifices à haut taux vibratoire qui vont aider les humains y vivant à élever leur conscience. Tous les êtres vivants sont sensibles au taux vibratoire de leur environnement, à leur insu, et sont impactés à des niveaux plus ou moins subtils par cette fréquence vibratoire. L’utilisation de matériaux les plus naturels possible associée à la conception de plans sur la base de la géométrie sacrée contribuent à l’élévation de la conscience humaine. 


En effet, si nous baignons dans un champ électromagnétique de haute vibration, nous sommes automatiquement invités à élever notre propre taux vibratoire pour nous harmoniser. Mais cela peut être insupportable pour certaines personnes quand le delta vibratoire est trop important et que les personnes ont besoin de temps pour passer à un taux vibratoire plus élevé. Plus la conscience est élevée, plus le taux vibratoire de la personnes est élevé. C’est ainsi que certains êtres parviennent à relever progressivement le taux vibratoire d’un lieu en y vivant. Cela fonctionne également dans l’autre sens. Mais aussi en sens négatif, à savoir qu'un lieu vibratoirement bas a le pouvoir de faire chuter le taux vibratoire des habitants, sauf si ces dernières ont des pratiques bien ancrées et régulière de "maintenance" de leur taux vibratoire. 

Tout ceci pour dire qu’un lieu conçu en géométrie sacrée sur le plan invisible et construit en matériaux naturels sur le plan invisible constitue un environnement propice à la santé des habitants sur tous les plans ainsi qu’à leur élévation en conscience. 

 


La théorie du nombre d’or dans un matériau vivant, destiné à "bouger" avec le temps, est-elle viable ? Le vivant étant lui-même issu de la géométrie sacrée…

Tout matériau naturel est à la fois vivant et vibratoirement plus élevé. Son vieillissement risque d’altérer et de modifier son agencement moléculaire et l’éloigner du nombre d’or. On pourrait dire qu’avec le temps, l’ordre s’estompe. Alors son taux vibratoire chute. Mais malgré ce "vieillissement", les matériaux naturels restent beaucoup plus longtemps vibratoirement haut que les matériaux transformés ou synthétiques. On peut observer la rapidité de vieillissement de bâtiments contemporains par rapport à de très vieux édifices qui n’étaient constitués que de matériaux naturels. Il y a aussi des bâtiments, tels que la Lichtung à Rastenberg (Autriche) construite par l’architecte Georg von Thurn (spécialiste de la géométrie sacrée et de la géomancie) qui, construits d’une part avec des matériaux naturels et d’autre part conçus sur les bases de géométrie sacrée et géomancie, donnent l’impression d’être neufs après plusieurs décennies d’existence.

Le moi
 

On dit souvent qu'il faut faire ce que l'on aime pour rayonner. Créer son propre beau. Est-ce ça, la quête instinctive de l'homme et comment s'y essayer ? 

La question est complexe et la réponse sera donc lapidaire ! Je dirais qu’il faut avant tout se connaître pour discerner en soi le vivant du survivant, l’être du personnage de survie. Les deux peuvent "aimer". Mais il ne s’agit pas du même "amour" et donc de la même énergie. Je citerais une phrase de Neale Donald Walsh que j’aime beaucoup et qui dit « L’important n’est pas ce que tu fais mais qui tu es quand tu le fais. »


Faire ce que l’on aime pour rayonner reviendrait à dire que nous sommes dépendant de ce que nous faisons (du visible) pour rayonner. Ce qui est totalement faux. Mais aussi totalement le piège dans lequel sont prisonniers beaucoup de personnes en quête de développement personnel ou spirituel. Nous pouvons rayonner en tout lieu lorsque nous avons reconquis notre liberté d’être. L’être n’a besoin d’aucune condition particulière pour rayonner. Il y a simplement des conditions extérieures qui favorisent notre reconnexion à notre être. Mais notre être ne nous est pas donné par l’extérieur, il est installé au plus profond de nous. Il y a ce piège dans le développement personnel et même spirituel de devenir dépendant de méthodes ou de gourous pour "être". Il y a effectivement des approches et des guides qui favorisent l’accès à notre être mais il faut s’attacher à stabiliser nos états d’être (que ces approches ou personnes réveillent) pour de pas sombrer dans la dépendance. Tout être est censé être autonome mais a besoin de la relation pour le devenir. Il ne suffit donc pas de susciter des touchers de l’être, il y a un travail personnel d’engagement dans certaines pratiques personnelles pour maintenir et stabiliser les états touchés. C’est cela qui permettra de rayonner en tout lieu et tout instant sans avoir rien à "faire".

Quant à la quête instinctive de l’humain, je suis convaincu que c’est l’Amour. Je suis convaincu, à force d’accompagner des êtres sur leur chemin d’évolution depuis une trentaine d’années, que tout être cherche juste à aimer. Très insconciement, très maladroitement. Et donc bien souvent avec des stratégies complètement tordues et déviantes qui conduisent souvent à l’effet inverse à celui recherché par l’inconscient. C’est la conscience qui peut nous aider à corriger le tir de cette quête.

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Tours d’immeubles, barres gigantesques, dalles de béton ou encore invasion de tags, on observe depuis plusieurs années une déferlante de l’esthétique des banlieues (cités) dans la culture populaire.

 

D’un côté, bon nombre d’artistes issus de ces cités explosent, tels Maes en musique, JR dans l’art contemporain ou Mohamed Dia dans la mode, et de l’autre, les marques de luxe ou lifestyle s’approprient les codes et l'iconographie de cette culture urbaine comme pilier de leur communication. 

 

Récemment, sur Netflix. Romain Gavras a pris le quartier d’Evry-Courcouronnes et sa dalle du Parc aux Lièvres comme personnage central de son film coup de poing, Athéna. C’est précisément de cette cité, et notamment du bâtiment 7, que sont issus des artistes phares du moment, parmi lesquels Koba LaD, Shotas, Kodes ou encore Bolémvn. A Florence, la célèbre marque de luxe Gucci s’est ornée d’un Gucci Garden aux escaliers taggués (de mots d’amour). Aspesi, la marque italienne traditionnelle, sophistiquée et minimaliste, a drapé Kendrick Lamar, le “roi du hip-hop” originaire de Compton (connue pour la violence de ses gangs) à l'occasion de la sortie de son album Mr. Morale & the Big Steppers. Ou encore Aya Nakamura, qu’on ne présente plus, devenue récemment la nouvelle égérie internationale de Lancôme. 

Au fil du temps, la culture urbaine est devenue ultra dominante à l'échelle mondiale, totalement pop culture.

Le plan voisin.jpg

Le Corbusier, Plan voisin Paris rive droite. 

 

Seulement, Le Corbusier remit l’idée sur la table en 1933, avec la charte d’Athènes (Athéna), énonçant les préceptes de "la ville fonctionnelle" et notamment ses tours d’habitation. Il s’agissait à l’époque de répondre au besoin de logements des villes dans un contexte d’exode rurale lié au développement économique, notamment d’après-guerre (les 30 Glorieuses). La France est d’ailleurs le seul pays capitaliste du monde occidental ayant opté pour cette approche de l’urbanisme. Et c’est quelques années plus tard, entre les années 50 et 70, que sont apparus les grands ensembles, sorte d’héritiers de cette vision portée par le "starchitecte", dont le Parc aux Lièvres, et bien d’autres. Les 4000 à La Courneuve, l’Empalot à Toulouse, la Grande Borne à Grigny, la Résidence de l’Espace à Vitry-sur-Seine, et le 113 rue Camille Groult, adresse mythique qui a donné son nom au groupe 113... autant de cités érigées aux abords des grandes villes, dont l’approche utopiste originelle a finalement trop souvent terminé en dystopie délabrée. 

 

Le point de rupture peut être daté à l’été 1981, lorsque des jeunes issus des cités lyonnaises (les Minguettes) expriment leur sentiment d’être rejetés par la société. Rodéos urbains, vols de véhicules et incendies de voitures, tous les ingrédients des problèmes des 40 années à venir sont alors réunis. Si le phénomène n’est pas tout-à-fait nouveau, c’est en revanche la première fois que les médias braquent leurs caméras sur les tours et le béton servant de décor à ce phénomène qui ne cessera de prendre de l’ampleur. Nous ne nous hasarderons pas ici sur à une analyse poussée des problématiques liées aux cités, à distinguer d’ailleurs des banlieues, car elles sont multiples et complexes. Nous pouvons toutefois souligner trois processus principaux déterminants dans la construction du problème : les politiques de logement social (l’architecture en tête), de l’emploi, et de la place qui est faite aux populations issues de l’immigration. Aux conséquences de chacun de ces processus, s’ajoutent les effets sociaux de leur concentration sur un même territoire.

 

Pourtant, ces grands ensembles sont aussi devenus le terreau fertile d’une culture riche et dense, plébiscitée par toutes les strates de la population, notamment parmi les jeunes générations jusqu’à devenir l’élément central de la pop culture actuelle : la culture urbaine ou street culture. 

 

Alors, comment la définir ? Vaste question. Nous pouvons tout de même considérer qu’elle est une interprétation codée de plusieurs disciplines, notamment culturelles, sportives et artistiques, telles que la musique, la mode, la photographie ou l’architecture (notons que si la très grande majorité de ces disciplines est légale, d’autres ont été ou sont encore hors-la-loi, comme le graffiti). 

 

Et s’il est difficile de la définir, nous pouvons en revanche dater précisément la naissance de ce mouvement.

 

La culture urbaine est apparue en France au début des années 80, mais ses origines remontent à la fin des années 60 et 70 aux Etats-Unis. Et notamment lors d’une soirée organisée, le 11 août 1973, par le légendaire Kool Herc, DJ américain originaire de Jamaïque pour l’anniversaire de sa sœur, date à laquelle serait officiellement né le hip-hop. Son berceau ? Un immeuble où résidait sa famille, au 1520 Sedgwick Avenue, au cœur du Bronx, quartier chaud (surtout à l’époque) de New York. Un bâtiment mythique aujourd’hui tombé dans l’oubli, menacé de destruction mais toujours debout, témoin silencieux de briques et d’acier de la naissance d’un mouvement qui allait bouleverser en profondeur la culture populaire du monde occidental pour les 50 prochaines années.

 

Comme toute contre-culture se construit par essence en opposition à une culture dominante, le nouvel Hollywood pour le cinéma, le blue jean dans la mode, le Bauhaus en architecture, ou encore le jazz, le rock ou le hip-hop en musique, force est de constater que l’architecture a joué, malgré elle, un rôle central dans l’émergence de cette culture urbaine en favorisant la concentration des populations dans les cités, ayant un accès limité voire inexistant à la culture "classique". 

Des musées aux happenings architecturaux en passant par des Folies modulaires* (village vertical ultra-écologique à Montpellier), Stéphane Malka construit. Auteur de deux livres, Petit Paris et Utopies croisées, il vit la ville de l’intérieur, questionne l’impact des "non-lieux" et la place de la culture et des mouvements citoyens dans la capitale, avec passion. Originaire de Belsunce, dans le centre ville de Marseille, il a commencé, ado, par l’art du graffiti.

 

Et Paris fût sa première source d’inspiration urbaine. "Ça a été un choc de voir les métros tagués ! Je trouvais ça hyper ludique, j'ai tout de suite aimé. Mon terrain de jeu, c’était les dépôts et terrains vagues les week-ends, et les métros la semaine."

Déjà, vers 10 ans, c’est à New York où réside une partie de sa famille qu’il perçoit l’énergie de la ville. Quelques années plus tard, il commence à concevoir l’espace public comme un espace commun, un négatif de l’espace privé. Débute alors une certaine notoriété dans l’univers du graffiti, entre Paris et Marseille. "Je n'ai pas hésité à monter sur les toits, peindre des façades, sous les ponts, les dents creuses parce que je respectais la limite du privé, qui s'arrêtait à ta fenêtre. Le reste, c’était du domaine de l’urbain. Même si ce sont des bâtiments privés dans le foncier, ils sont à la vue de tous." 

 

Influencé par les cultures alternatives (notamment le hip-hop, aux prémices dans les années 80), c’est après avoir tenté les Beaux-arts, d’où il s’est gentiment fait remercier en arrivant avec ses photos de tags perçues comme "illégales", qu’il emprunte la voie de l'architecture, à Paris. Interview.

Le parc aux Lièvres à Evry-Courcouronnes.

 

Nous nous sommes alors demandés quel était l’impact du bâti urbain sur la créativité et les fondations de la culture urbaine. Car si les liens entre urbanité et architecture sont indéfectibles, quel rôle joue plus précisément l’architecture au cœur de cette culture dominante ?

 

Remontons quelques décennies en arrière, aux origines des politiques d’urbanisme qui ont conduit à l’émergence de ces cités.

 

Dans les années 20, le célèbre architecte Le Corbusier avait imaginé le "Plan Voisin" dont l’objectif était d’inventer la ville du futur. Ce plan hallucinant envisageait de raser la rive droite de Paris et son coeur historique, pour y ériger dix-huit gratte-ciels de 60 étages chacun, pouvant accueillir jusqu’à 700 000 personnes. Mais ce projet est resté à l’état… de projet.

Quel est ton rapport à l’urbanisme ?

Pour moi, la ville est plutôt organique. L’architecture et l’urbanisme doivent laisser une place à la réalité, à la vie, apporter de la flexibilité. Sinon on se retrouve, au mieux dans un musée, au pire dans un endroit abandonné ! 

 

En parlant d’urbanisme, comment est née l’esthétique des grands ensembles (tours, barres, dalle de béton,...) ? 

Le début du 20ème siècle a été une sorte d’apothéose architecturale, notamment avec l’art nouveau, qui a utilisé, à des fins stylistiques, des matériaux comme le fer ou le béton. Puis le mouvement dit "international" (issu du mouvement moderne, NDLR) s’est construit avec la volonté de faire table rase du passé, d’éliminer les détails et le superflu d’une esthétique considérée comme trop "bourgeoise". Mais cette mouvance, qui s’est accélérée dans l’entre-deux guerres n’a pas laissé le temps aux architectes de développer leur style et d’aller au bout des choses. On a mis un tapis rouge sur quelque chose d’expérimental qui aurait mérité d'être mieux développé.

 

Qui a inventé les grands ensembles ? Le Corbusier, avec son Plan voisin ? 

C’est presque une maïeutique, comme un système qui s’enfante probablement tout seul. On n’a pas attendu les temps nouveaux pour faire du béton, les Romains en faisaient déjà, et beaucoup mieux que nous. La résurgence de ce béton a été liée à des moments où on a vite réalisé que les bâtiments en pierre étaient lourds, chers et que cela ne collait pas avec les reconstructions d’après-guerre. Le Corbusier était de cette veine là.

Peut-on parler d’une architecture orientée, contrôlée ?

Orienté, contrôle, c’est inhérent à l'architecture. L'architecture est un outil d'aliénation massif. C’est fondamental pour moi de le rappeler. Elle permet de contrôler et d’aliéner toutes les masses, d’où le fait que ce soit un milieu considéré comme élitiste. On a tout intérêt, si on veut bien parquer les gens, à ce qu’il ne s’y intéressent pas trop, alors qu’au contraire tout le monde devrait avoir un point de vue sur l’architecture ! 

 

Pourquoi l’architecture des cités est-elle si populaire aujourd’hui ?

Que cela reflète-il de l’ère du temps ?

Je ne peux donner qu’un point de vue. On est dans une hégémonie de la street culture. Plus c’est rough, brut de décoffrage, plus cela donne un côté authentique. C’est pour ça que les maisons de mode veulent shooter dans des endroits historiques, jusqu’aux Pyramides ! On prend l’authenticité et la puissance d’un bâti ancien que l'on transcrit dans un nouveau monde totalement éphémère. Je ne jette pas la pierre, j’ai travaillé très tôt dans la mode, dans les années 90, pour Thierry Mugler, je dessinais les podiums. 

Mais pour en venir aux barres, c’est bien si on en fait une ou deux, mais toute une couronne ou des zones entières, c’est problématique. Tout comme les budgets alloués à l’entretien de ces zones, même si aujourd'hui il y a des aides qui permettent de s'y installer. Mais pendant trop longtemps, l’idée était seulement de parquer, soyons clairs, dans des endroits très mal entretenus. La question est plus de savoir "comment on amène non seulement de la vie mais d’abord de la ville dans ces zones, comment on fait communiquer la ville et la banlieue, la banlieue et la ville".

Quelle influence a le bâti des cités sur la créativité des artistes qui en sont issus ?

Je ne suis pas sûr que ce soit lié, que le béton ait plus de porosité à amener de la créativité. Il y a des gens que ça casse ou que ça booste. Ces lyricistes qui écrivent des textes complètement fous, ce n’est pas parce qu'ils viennent du Bronx, et que s’il étaient nés dans les égouts ce serait encore mieux ! Le potentiel créatif est partout et la créativité est inhérente à chacun. C’est une capacité de pouvoir s'émerveiller et s'ouvrir, qu’on peut tous avoir de manière transversale. Après il y a la rage, l'œil du tigre. Moi j’étais venu pour en découdre à Paris, je voulais vraiment développer mon architecture, essayer au maximum de la construire, au moins de la réfléchir, la penser et la transmettre. Il y a aussi une culture de la réaction, de l'urgence / l'instantané, et le fait qu'il faille se développer et s’assumer financièrement. 

 

Dans l’architecture, ça a amené quoi ? 

Rien. Car elle est toujours bloquée dans les années 30 et le cubisme !

Après, si on prend l’exemple du hip-hop, phénomène mondial, j'aime bien voir la naissance de ce mouvement comme une plante qui sort du bitume, d’une faille, où la nature reprend ses droits. Ce qui m'intéresse est qu'avec pas grand chose on peut faire quelque chose. C’est comme ça que j’ai appréhendé l’architecture et que j’ai commencé à faire de l’upcycling, il y a une quinzaine d’années. Ce terme n’existait pas encore, j'appellais ça du "détournement architectural". Je prenais des éléments qui n'étaient pas tous issus du monde de l’architecture pour les transférer dans le monde de l’architecture. 

© Stéphane Malka architecture : La Dunk house à Los Angeles et Les abris furtifs à Marseille.

Justement, "la nature reprend ses droits", peut-on émettre un parallèle entre l’art du graffiti et la nature ? 

C'est le sujet de mon livre, le Petit Paris ! Tous ces lieux indigents et laissés à l’abandon dans la ville, sont ceux qu’on a envie de peindre en tant que tagueur. Pas juste parce qu’ils sont en décrépitude, mais parce qu'ils sont de vrais lieux à part entière. C’est pour cela que, dans mon livre, j’ai appelé ça un "Kamasutra architectural", avec des chapitres intitulés "au-dessus" (pour "sur les toits"), "en-dessous" (pour "sous les ponts"), "entre-deux" (bâtiments). Le graffiti est vraiment un coup de projecteur sur l’urbanité de la ville, dans un timing donné. La nature, elle, a une autre échelle de temps.

 

Y a-t-il un parallèle entre les grands ensembles construits pour répondre à des contraintes d’urgence et l’écologie de l’urgence ? 

Aujourd’hui dans l'architecture, l’écologie est une question de label, d’argent. Tant mieux, cela permet aux politiques d’évoluer rapidement. Mais il faut être vigilant. Aujourd’hui, si on veut construire écologique, il ne faut pas une ancienne vision consistant à faire table rase du passé, mais réhabiliter au maximum. Cela est nécessaire. Et ce n’est pas parce qu’on travaille dans l’urgence que c’est écologique. 

 

Comment travailles-tu ton écologie ?

J’essaie de travailler la flexibilité, la modularité et la mobilité. Ce trio permet d’avoir n’importe quel changement de programme dans l'architecture et l'aménagement. Imaginons un immeuble modulaire, fait d'unités de logements, on peut rajouter ou enlever des logements si nécessaire. Cette mobilité amène de la flexibilité. J'ai dessiné des bureaux reconvertis en logements car tout ce que j’avais dessiné était mobile, non issu du commerce. Ces stratégies là sont importantes. Aujourd’hui, on a fait le tour de l’architecture rigide comme on l'a dessiné au 20ème siècle pour des usines. On sait que la pensée architecturale, si elle n’est pas pragmatique à tous les usages, ne fonctionne pas.

 

Qu’apporte cette notion de modularité ?  

Une économie de moyen, et pas juste une écologie de moyen. Elle est là, la réelle écologie. Ce n’est pas faire un nouvel éco-quartier en bois, qu’on va détruire dans 15 ans.  Il vaut mieux avoir une architecture consciencieuse, dont chaque élément a une possibilité d'évolution. C'est fondamental. J'ai aussi cette approche là sur les bâtiments existants. A l'agence nous avons des projets de façades existantes, comme remettre des loggias développés dans un système préfabriqué, qui pourront même être transportés ailleurs si les gens déménagent. Alors il y a un peu plus de travail de recherche et de détails à faire mais au moins, il y a la satisfaction d'avoir toujours quelque chose de sur mesure, peu importe où on l’installe. Les loggias, permettent aussi de faire un tampon thermique, c’est important car les normes font baisser les tailles des fenêtres, et augmenter les épaisseurs d’isolation.

© Les Folies modulaire de Stéphane Malka. Un village vertical ultra-écologique.

Situé au cœur du quartier St Roch de Montpellier, l'objectif de ce projet est de créer un pôle de création alternatif associé à des lieux de vie auto-gérés, donnant naissance à une nouvelle destination iconique et culturelle. Le tout dans une logique ultra-écologique et une architecture novatrice, sans rien détruire, ni impacter les sols d’une construction supplémentaire. Cette surélévation de 8 étages conserve dans sa totalité le bâtiment existant du XIXème siècle qu’elle couronne.

La politique de la ville de Paris et des éco-quartiers est-elle bien pensée ou “greenwashée” ? 

Un peu des deux, c’est au cas par cas. Ce qui est délicat est qu’on a que les annonces, mais tant que ce n’est pas fait… Imaginons un bâtiment "à énergie positive et bilan carbone bas", est-ce que l'import des matériaux ou la destruction ont été pris en compte ? 

Il faut juger sur pièce. Pour être clair, tant qu'on fait une architecture classique lourde, on n’y arrivera pas. Une architecture écologique se mesure au poids, plus c’est lourd plus cela nécessite un transport de matériaux, etc. Construire écologique ? Construisons léger !

 

En hauteur ? 

Oui, on peut. Mais prenons l’exemple de Los Angeles. C’est très bas, et ce n’est pas écologique du tout ! Car on ne peut pas créer un espace urbain. Tout le monde a sa voiture. A Los Angeles, on bétonne et goudronne, jusqu’à la mer ! Il faut être réaliste, toutes ces zones pavillonnaires, c’est horrible écologiquement. L’étalement urbain est dramatique pour la planète.

 

Il n’y a pas de bâti parfait ? 

Si, les aborigènes ! Nous avons cette idée farfelue que nous allons vivre toute l’éternité, mais cela n’a aucun sens. On adore changer de vêtements tous les mois ! Et dans l’architecture, on aime bien la vieille pierre car on se dit qu'on vivra longtemps, alors que ça ne sert à rien. Aujourd’hui, dans un vieux bâtiment, on met des heures pour percer un trou dans un mur, ce n’est pas cohérent avec le mode de vie que l’on a. L'intérêt de faire une architecture légère peut redéfinir complètement la ville. Imaginons : "Si ton architecture est légère, et que tu as envie de t’installer dans un quartier où vivent des artistes, tu y vas, avec ta maison et ton jardin végétal transportables, et une communauté spontanée se crée. Six mois après tu changes si tu le souhaites !". 

On confond le temple et l’habitation. Aujourd’hui on n’a pas à habiter dans des endroits qui sont là pour l'éternité. D’autant que l’accès à l’achat est très compliqué. Si on n'est pas hériter, c’est très dur d’avoir accès au logement. Alors quand on a de quoi créer un logement qui pourrait coûter 20.000 euros, pour X temps… C’est une politique de ville différente mais c’est jouable. Des programmes aujourd’hui se dessinent, le co-living par exemple. Bibliothèque, cuisine commune, espace avec piscine et douche autour, on peut recréer du vivre ensemble, et même si c’est fait au départ par nécessité, on réalise que ça marche très bien. Il faut avoir la mixité sociale que l’on désire. A l’opposé, les maisons dans les arbres excitent l'imaginaire, c’est le retour aux origines ! C’est dans l'inconscient collectif de nos premiers abris en tant qu'histoire de l'humanité. Les gènes ont une mémoire. L’abri était nécessaire et fondamental pour le froid, la chaleur et s’abriter mais il n’y a plus de prédateur aujourd’hui, ni de guerre, on n’a plus besoin d’habiter sur des structures aussi solides. 

 

A l’instar du tag, ton architecture te permet de militer dans l’espace urbain, notamment avec le projet Auto-Défense (2006). Peux-tu nous en dire plus ?

A cette époque, il y a eu des expulsions et plein de manifestations pour les sans papiers. Alors je me suis dit qu’il fallait construire des abris pour les gens dissidents du système, les apatrides, les utopistes, qu’il leur fallait une carapace, et prendre l’assaut des endroits pour amener quelque chose de positif et créer un nouveau scénario social autre que "ça manifeste, ça casse, on se fait gazer". 

Il faudrait en fait fédérer ces énergies et élaborer des scénarios admis par l'Etat, ou non, et faire une poche insurrectionnelle dans la ville. Cela permettrait de ramener des gens qui ont des idéaux communs. Car aujourd’hui, c’est la confrontation des blocs, à l'intérieur même de la société ! Les vaccins VS les anti-vaccins, les manifestants VS les policiers, il faudrait une table ronde pour discuter de tout ça, d'où l'idée du projet intitulé Auto-Défense.

L’architecture, c’est pop culture ? 

L'architecture et la pop culture sont pensées comme une entité commune. Moi je suis le fruit de la pop culture, complètement décomplexé ! J’ai grandi avec Goldorak, mon walkman et ma paire de baskets. Et c’est hyper important de réinjecter cela dans l’architecture. J'essaie de le faire dans tous mes projets. Pour certains, c'est une hérésie, pour moi, c’est un moyen cohérent d'amener l’architecture au grand public. Alors certains diront qu’ils ont grandi dans une cabane en bois sans regarder la Tv, pourquoi pas, c’était trendy à un moment donné de dire ça, mais la plupart d’entre nous non, soyons réalistes. Moi je suis cet enfant là, à travers le hip-hop et les émissions de Sydney, comme “H.I.P.H.O.P.”. Il faut assumer sa décomplexion. Dans sa manière de travailler, de s'habiller, et son art.

Plus d'infos sur stephanemalka.com

" Plus c’est rough, brut de décoffrage, plus cela donne un côté authentique. C’est pour ça que les maisons de mode veulent shooter dans des endroits historiques. "

Le parc aux Lièvres.png

Qu’ont Jung, Lénine, Gropius ou encore Isadora Duncan en commun ? Tous ont séjourné au Monte Verita (“montagne de la vérité”, NDLR), berceau méconnu d’une culture d’avant-garde.

Niché sur les hauteurs d’un ancien vignoble en friche, aux abords du lac Majeur, dans la discrète et raffinée station balnéaire d’Ascona, en Suisse italienne, ce mouvement fondé il y a plus d’un siècle (début 1900), est toujours et plus que jamais d’actualité : une vie proche de la nature, en auto-subsistance, à contre-courant d’une société de consommation outrancière dictée par une pensée dominante, à la recherche d’une spiritualité menant à la découverte de soi, et des revendications pour le droit des femmes, si l’on en croit Ida Hofmann, l’une de ses principales fondatrices : « Ne soyez plus des poupées, devenez de vraies personnes ! ».

L’idée principale, inspirée par la Lebensreform, prônait un retour à la nature, réfutait les valeurs de la consommation et du patriarcat, l’industrialisation et l’urbanisation, jugées malsaines.

Les principaux fondateurs, Ida Hofman et son compagnon Henri Oedenkoven, précurseurs dans l’âme, y ont pris la casquette spirituelle de “chercheurs de vérité”, et se sont amusés à instaurer un mode de vie dans des cabanes où s’entremêlaient naturisme, danse, peinture, poésie, théosophie, jardinage dans les vergers, médecine naturelle, luminothérapie, douches en plein air orientées plein sud, végétarisme, absence de possession, émancipation féminine et union libre. Toutes les drogues et les excitants comme le tabac, l’alcool, le thé, le café et même le sel, étaient bannis.

 

Un quotidien sommaire mais si excentrique pour l’époque que cette colonie de curiosités a fasciné et attiré les plus célèbres intellectuels, artistes, réformateurs, pacifistes ou utopistes d’Europe, mieux enclins à fonder leurs grands courants de pensées loin des tumultes idéologiques de l’époque. L’alternatif Rudolf Steiner, l’anarchiste Bakounine, le révolutionnaire Lénine, le psychiatre Jung, la chorégraphe Isadora Duncan ou encore le philosophe Max Weber, y sont venus expérimenter ce qui allait devenir la matrice d’une autre communauté beaucoup plus médiatisée quelques décennies plus tard, les hippies… et aussi les écolos !?

Pianiste émérite, Ida Hofmann est l’une des co-fondatrices du Monte Verita, qui prônait une sorte d’écologie corporelle, ou mode de vie holistique (corps, cerveau, esprit) détaché de toute autorité.

Avec Henri Oedenkoven, un mondain belge qu’elle rencontre lors d’une cure naturopathique en Autriche fin 19ème, ils ont l’idée d’exporter en Suisse les bienfaits de ce mode de vie naturiste fondé par Arnold Rikli, dit le “Docteur soleil”. Usant d’une médecine naturelle bercée de bains de soleil en plein air, ce médecin suisse auto-proclamé “héliopathe” (personne atteinte d'une affection liée au rayonnement solaire, CQFD) suivra les deux protagonistes dans l’aventure.

Ida Hofman rédigera alors plusieurs écrits consacrés notamment à la
condition des femmes, ”Wie gelangen wir Frauen zu harmonischen und gesunden Daseinsbedingungen?” ("Comment parvenir à des conditions d'existence harmonieuses et saines pour les femmes ?") en 1902, mais aussi à l’alimentation végétarienne et végétalienne avec ”Vegetabilismus! Vegetarismus!” en 1905.

" Ne soyez pas
des poupées,
devenez de vraies
personnes ! "

C’est à travers cet hôtel iconique juché sur les hauteurs de la colline réformatrice et utopiste de la fin du 19ème siècle, que perdure le mythe du Monte Verita, dans le canton du Tessin en Suisse italienne.

Pionniers de toutes formes d’expressions libres, de la danse à la peinture, les “pensionnaires” de la colonie ont aussi bûché sur l’architecture et son rapport avec la nature en montagne, jusqu’aux lignes rigoureuses et géométriques du Bauhaus, dont le fondateur, l’architecte allemand Walter Gropius, y séjourna quelques temps.

En 1926, un banquier allemand collectionneur d’art rachète la colline. Le Bauhaus Hôtel est alors édifié, par Emil Fahrenkamp, transformé en adresse mondaine et meublé dans la plus pure tradition du style Bauhaus, si bien qu’il se distingue en 2013 en remportant le prestigieux
prix de l’Icomos. Le bâtiment, aux lignes préservées près d’un siècle après son inauguration, confirme ainsi le statut iconique et intemporel de ce mouvement architectural moderniste

Qui sont les héritiers architecturaux du Monte Verita, ce mouvement quasi prophétique fondé vers 1900, au mode de vie dans des cabanes, proche de la nature, sain, sobre, spirituel et veggie !?

« Les héritiers architecturaux sont nombreux. Je pense notamment à tous les habitats alternatifs : comme les habitats légers, mobiles, vernaculaires ou de petites surfaces (tiny house) dont la presse se fait l’écho. Je pense également aux expérimentations à l’échelle d’une résidence ou d’un territoire, comme avec les éco-hameaux ou les expériences de vie différentes. Mais il ne faut également pas oublier qu’actuellement notre société est traversée par de nouvelles formes d’habiter : mutualisation dans les logements sociaux, versatilité des appartements dans des résidences, etc. Toutes ces évolutions architecturales témoignent de l’adaptation du bâti aux évolutions de la société (colocation, famille monoparentale, solidarité de proximité, etc.).

 

Des évolutions architecturales qui s’adaptent aux contraintes de prix et d’environnement : car tout le monde ne peut pas se retirer du monde, mais par contre, chaque personne aspire à plus d'intériorité (psycho-spiritualité, développement personnel, etc.) à l’échelle de son logement. »

Les classes sociales supérieures d’aujourd’hui sont-elles les héritières de la Lebensrefom, mouvement réformateur social allemand de 1900, visant un mode de vie minimaliste, sobre et proche de la nature, qui a tant inspiré le Monte Verita ? 

« Il semble que les personnes adeptes de ce mouvement étaient des hippies avant l’heure. Tout comme les communautés des années 1960-1970, le tiraillement entre volonté de se retirer du monde et besoin de trouver un équilibre économique, notamment en s’appuyant sur celui du reste de la société, témoigne de l’ambivalence de ces manières alternatives d’habiter le monde.

On veut que tout change pour que rien ne change. Comme aujourd’hui avec le capitalisme responsable, l’histoire se répète : il s’agit toujours d’une fraction des classes supérieures qui, en réaction à des changements sociétaux et aidée par leurs capitaux de départ (héritage, entre-soi, culture) décide de bâtir une autre société. Un monde qui est plus juste, mais surtout qui leur permet de se maintenir à l’écart des bouleversements socio-culturels. C’est un phénomène socio-anthropologique classique : les classes supérieures se battent toujours pour imposer une nouvelle culture légitime, de manière descendante et qui leur permet de concilier la conservation de leurs privilèges au prisme des changements de société inévitables.

Grâce à leurs capitaux de départ, ils sont les plus à même d’aborder le choc des bouleversements à venir et ils sont de bons indicateurs de la transformation culturelle : suivant un effet loupe, ils permettent une analyse plus fine des enjeux d’un moment de société. »

" Toutes les drogues
et les excitants comme le tabac, l’alcool, le thé, le café et même le sel, étaient bannis. "

" Il se distingue en
2013 en remportant
le prestigieux
prix de l'Icomos. "

Chaque personne aspire à plus d'intériorité à l'échelle de son logement."

LES RAPPEURS
" DTF s'offre la forteresse
du célèbre architecte
Ricardo Bofill ! "
LA PYRITE
" Le maestro Renzo Piano embarque les skieurs dans un écrin de verre telle une pyrite géante et cristalline, ouverte à 360 degrés... "
L'ANTHROPOLOGUE
 
" Qui sont les héritiers architecturaux du Monte Verita ? "
" Les classes sociales supérieures d’aujourd’hui sont-elles les héritières de la Lebensrefom ? "
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